- 1. Définition comptable
- 2. Les déterminants du niveau de l'épargne
- 3. La structure du patrimoine des ménages : vue globale
- 4. Le patrimoine financier des ménages : vue microéconomique
- 5. La collecte, la gestion et la destination de l'épargne
- 6. Les biais de comportement
- 7. La protection de l'épargne
- 8. Bibliographie
ÉPARGNE
Dans les sociétés contemporaines, l'épargne est une composante centrale de la vie économique. Elle est l'objet d'intenses débats publics de politique économique. Autrefois considérée comme l'expression d'une vertu, l'épargne est, depuis les travaux de John Maynard Keynes, suspectée de ralentir la croissance lorsqu'elle est trop abondante. Mais, au-delà de son niveau général, de nombreuses actions ciblées de la puissance publique visent à la diriger vers des emplois utiles à la collectivité. On cherche souvent à l'orienter vers le marché des actions pour un double avantage : en renforçant les fonds propres des entreprises, on favorise l'investissement et donc la croissance économique. Les actions représentent aussi pour l'investisseur le placement à long terme le plus rémunérateur, dont on attend la solution au difficile problème de financement de la retraite de populations vieillissantes. C'est la raison d'être des intermédiaires financiers que de mettre en relation, directe ou indirecte, les agents économiques qui ont structurellement des capacités de financement – les ménages – avec des agents économiques à besoins de financement, généralement des entreprises et des collectivités publiques.
Bien qu'il soit au cœur de toute la pensée économique, il n'est pas sûr que l'enchaînement des causes et des conséquences des comportements d'épargne soit encore bien compris. Les concepts de la théorie économique ne sont pas tous intuitifs et, surtout, la diffusion de richesses financières dans de larges couches de la population rend beaucoup plus complexes qu'autrefois les interactions entre la sphère financière et la sphère dite « réelle », c'est-à-dire non financière. Mais il existe un consensus au moins sur un constat : les flux d'épargne viennent alimenter le patrimoine des ménages. Ce patrimoine subit à son tour des valorisations ou des dévalorisations quotidiennes lorsqu'il est constitué de produits négociés sur un marché financier. La puissance publique a considéré qu'elle devait garantir la confiance dans les marchés, car si le patrimoine des ménages était à la merci de comportements frauduleux, c'est le flux d'épargne lui-même qui risquerait de se tarir.
Définition comptable
En comptabilité nationale, l'épargne est la partie du revenu disponible d'un agent économique qui n'est pas utilisée pour des dépenses de consommation finale, soit l'équation no 1 :
Tous les types d'agents économiques sont susceptibles d'épargner et, à l'échelle de la nation, l'épargne est égale à l'augmentation des créances sur des non-résidents. Par définition, les entreprises n'ayant pas de consommation finale, leur épargne est égale à leur revenu disponible. L'analyse économique porte donc surtout sur les déterminants de l'épargne des ménages et sur son lien avec l'investissement et la croissance.
L'épargne a deux composantes : une composante « réelle » et une composante financière, soit l’équation no 2 :
Pour les ménages, la composante réelle correspond principalement à l'acquisition d'un logement. La composante financière est égale à l'ensemble des acquisitions d'actifs financiers, diminué de l'augmentation des engagements financiers, tels que les prêts souscrits, soit l’équation no 3 :
L'épargne d'un agent économique peut donc être négative (désépargne), si ses engagements financiers sont plus élevés que ses acquisitions d'actifs, financiers ou réels.
L'épargne ainsi définie est un flux, mesuré sur une période de temps donnée. Ce flux vient augmenter ou diminuer le patrimoine. La comptabilité nationale établit des comptes de patrimoine de toutes les catégories d'agents économiques.[...]
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Écrit par
- Didier DAVYDOFF : membre de l'Observatoire de l'épargne européenne
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