- 1. Définition comptable
- 2. Les déterminants du niveau de l'épargne
- 3. La structure du patrimoine des ménages : vue globale
- 4. Le patrimoine financier des ménages : vue microéconomique
- 5. La collecte, la gestion et la destination de l'épargne
- 6. Les biais de comportement
- 7. La protection de l'épargne
- 8. Bibliographie
ÉPARGNE
Les biais de comportement
Les modèles classiques sont fondés sur une hypothèse d’agents économiques rationnels, souvent éloignée de la réalité. Un nouveau courant de recherche, à l’origine initié par les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky, a mis en lumière des types de décision répondant à d’autres logiques que celle de « l’homo œconomicus ». Un ensemble d’études initiées par l’Observatoire de l’épargne européenne (OEE) a révélé que la crise financière de 2008 a eu trois principaux effets sur les biais de comportement des investisseurs.
– Ils se détournent des actifs les plus risqués.
– Ils sont également plus sensibles aux pertes : ils accordent plus de poids aux risques de pertes que de gains dans leurs décisions. C’est le « biais de disposition ». La probabilité pour un investisseur de vendre un titre gagnant est de 60 p. 100 plus élevée que celle de vendre un titre perdant. Cette tendance des investisseurs à prendre leurs gains trop tôt et à conserver en portefeuille les titres perdants s’atténue légèrement pour les investisseurs sophistiqués en raison de leur usage de produits dérivés, de la vente à découvert ou de la diversification internationale de leur portefeuille.
– Leur tendance à déformer les probabilités s’est accrue : les épargnants surestiment les faibles probabilités de perte importante.
Les biais de comportement des épargnants sont plus ou moins prononcés selon leur situation :
– les femmes seraient plus sensibles au risque, déformeraient plus les probabilités et seraient plus pessimistes que les hommes ;
– les veufs et divorcés seraient plus sensibles au risque et aux pertes et plus pessimistes que la moyenne ;
– les personnes mariées déformeraient beaucoup plus les probabilités que la moyenne (et que les personnes vivant maritalement)…
Enfin, les investisseurs sont plus optimistes pour leur propre portefeuille que pour le marché.
Les changements de comportement résultent de changements des anticipations de rendement, et surtout de risque, et non pas de changements concernant l’aversion au risque : celle-ci est assez stable dans le temps.
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Écrit par
- Didier DAVYDOFF : membre de l'Observatoire de l'épargne européenne
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