ÉPAULE
Physiologie
L'élément de base, l'articulation scapulo-humérale, articulation de la racine du membre supérieur, est une énarthrose ; elle permet des mouvements autour d'une infinité d'axes, et son jeu, de très grande amplitude, se reflète dans la circumduction. L'orientation de l'omoplate guide les déplacements naturels du bras. Autour d'un axe parallèle à la plaque de l'omoplate ont lieu l'antépulsion du bras, ou flexion qui dirige le membre supérieur en avant et en dedans, et la rétropulsion, ou extension qui l'amène en arrière et en dehors. L' abduction, ou latéralité en dehors, dirige le bras un peu en avant, autour d'un axe perpendiculaire à l'omoplate. L' adduction, ou latéralité en dedans, est limitée par la présence du thorax ; une flexion préalable du bras lui donne une certaine amplitude, par exemple dans l'action de se croiser les bras.
Il existe enfin un mouvement de rotation, interne ou externe, qui s'effectue autour d'un axe vertical.
Articulation fragile, exposée aux traumatismes, l'épaule est protégée par deux butées osseuses, l'apophyse coracoïde en avant, l' acromion en dehors. Elles n'entravent nullement l'amplitude des mouvements ; dans l'abduction du bras, par exemple, l'omoplate entre en jeu dès que le déplacement approche de 900. Le mouvement de sonnette, bien visible au niveau de la pointe, éloigne l'acromion du trochiter, si bien que l'abduction totale est voisine de 1800.
Le muscle principal de l'épaule est le deltoïde ; ses trois faisceaux accomplissent tous les mouvements, sauf l'adduction. Le faisceau antérieur, ou claviculaire, permet la flexion et la rotation interne ; il est puissamment aidé par un adducteur, le grand pectoral, et ces deux muscles jouent un rôle de premier plan dans le lancer. Le faisceau postérieur, ou spinal, est extenseur et rotateur externe. Le faisceau moyen, ou acromial, le plus épais, est l'abducteur par excellence. Tous les chefs du deltoïde participent à l'abduction et, cependant, le muscle, pris isolément, est peu efficace. Le deltoïde, par ses insertions, est un élévateur du bras ; il tend à coincer le trochiter sous l'acromion. D'où la nécessité d'un mécanisme complémentaire, représenté par un muscle transversal, le sus-épineux ; en se contractant le premier, le sus-épineux enfonce la tête humérale dans la glène, donne un point d'appui au deltoïde ; il est pour cette raison appelé le « starter » de l'abduction.
L'adduction n'est pas possible lorsque le bras pend le long du corps ; elle nécessite soit une flexion préalable, sous l'action du grand pectoral, du grand rond, soit une extension, sous l'influence du grand dorsal.
La rotation axiale de l'épaule complète l'important mouvement de pronation-supination de l'avant-bras. Sont rotateurs internes les muscles grand pectoral, grand rond, grand dorsal, sous-scapulaire, ainsi que le faisceau antérieur du deltoïde ; sont rotateurs externes le sous-épineux, le petit rond et le faisceau spinal du deltoïde.
Certains muscles, dits fixateurs de l'omoplate, interviennent dans l'action de soulever une charge : le rhomboïde, le trapèze, l'angulaire de l'omoplate. D'autres sont nécessaires au grimper : le grand dorsal, le grand pectoral. Mais, en pratique, le jeu de l'épaule est subordonné à celui de la main. Pour porter la main à la bouche, pour réaliser les gestes les plus délicats, écrire, dessiner, aussi bien que les exercices de force, visser, marteler, etc. Il faut une adduction suffisante du bras, 450 au minimum, assortie d'un certain degré de flexion et de rotation interne.
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Écrit par
- Claude GILLOT : professeur à la faculté de médecine de Paris
Classification
Médias
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