EPHRATA
Nom d'une communauté fondée en 1735 par Johann Conrad Beissel dans la vallée de Cocalico, au nord-est de Lancaster, en Pennsylvanie, non loin de la communauté appelée « La Femme dans le désert » et fondée par les kelpiens. Beissel, né en 1690 à Eberbach (Bade), bon connaisseur de la Bible et de la tradition mystique, avait émigré aux États-Unis en 1720 ; il séjourna auprès de Peter Becker, organisateur de l'Église des frères, puis se sépara, avec quelques disciples, du groupe des Dunkards (baptistes). Conduits par Beissel, qui se fait appeler père Friedsham Gootrecht, les membres d'Ephrata pratiquent la communauté des biens, se plient à diverses observances venant de l'Ancien Testament (dont celle du sabbat) et à d'autres règles plus ou moins superstitieuses (usage exclusif du bois, refus des médicaments, etc.), et professent des croyances apocalyptiques, vivant dans une perpétuelle attente de la fin des temps, sans toutefois se livrer à des calculs chronologiques comme d'autres groupes messianiques. Mais ce souci d'austérité qui est le leur est fréquemment mis en échec par la prospérité acquise. Ephrata en particulier se fait connaître comme lieu d'édition : on y publie la première Bible allemande qui ait été imprimée en Amérique, des écrits de Beissel (Godly Chants of Love and Praise), le Martyrologe mennonite (1748). La communauté compte aussi de bons musiciens et des pédagogues. Elle survit à la disparition de Beissel (1768) comme communauté des baptistes allemands du Septième Jour.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Bernard ROUSSEL : professeur à la faculté protestante de théologie de Strasbourg
Classification