ÉPIPHYSITES
On entend par épiphysites les affections des points d'ossification cartilagineux du squelette en période de croissance. Le plus souvent, il s'agit de points d'ossification tardive, concernant les extrémités des membres, certains points d'insertion musculaire (tubérosité antérieure du tibia) et le pourtour des corps vertébraux. Ces épiphysites semblent correspondre en grande partie aux désuètes « douleurs de croissance ». Cette pathologie répond à des causes variées :
causes dysplasiques, dans les grandes « dysplasies poly-épiphysaires », où les points d'ossification n'évoluent pas normalement, ont tendance à se morceler et à se nécroser, entraînant en fin de croissance des aplasies articulaires dont les plus graves siègent à la hanche (dysplasie spondylo-épiphysaire tardive) ;
causes métaboliques, comme dans les mucopolysaccharidoses de Hurler et de Morquio, où les troubles du développement du squelette sont considérables ;
causes pluri-factorielles, comme les nécroses épiphysaires infantiles liées au froid, aux gelures, voire aux toxines comme les nécroses épiphysaires de la maladie asiatique de Kashin-Beck ;
causes cryptogénétiques, enfin, dans les formes mono-épiphysaires.
Dans tous ces cas, il s'agit de nécroses épiphysaires marquées par des douleurs, puis une densification « noire » des épiphyses atteintes. Sur les articulations portantes, des déformations sont inévitables si le sujet n'est pas immobilisé. En revanche, les épiphysites (ou nécroses épiphysaires) des doigts, des orteils, du calcanéum et des vertèbres peuvent être revascularisées et donner lieu à des déformations modérées compatibles avec une fonction articulaire normale.
Toute douleur articulaire chez l'enfant ou l'adolescent peut correspondre à une nécrose épiphysaire : la radio est nécessaire au diagnostic et l'immobilisation et/ou la mise en décharge doit éviter les dysplasies articulaires.
Notons que chaque localisation osseuse porte le ou les noms de ceux qui les ont décrites. Leur nombre rend impossible et d'ailleurs inutile d'en donner la liste.
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Écrit par
- Jean-Paul CAMUS : professeur de rhumatologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et Marie-Curie
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