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ÉPISODE CÉVENOL, météorologie

On appelle « épisode cévenol » les orages intenses accompagnés de pluies pouvant, par endroits, excéder 200 mm/jour (soit 200 litres d'eau par m2 en 24 heures) qui affectent régulièrement le massif des Cévennes entre les mois de septembre et de décembre. L'équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en quelques heures ou quelques jours, donnant naissance à des crues soudaines dévastatrices. Les départements concernés par la zone des épisodes cévenols sont l’Ardèche, le Gard, l’Hérault et la Lozère.

Cette situation, qui résulte avant tout de la proximité d’une mer chaude et de reliefs bien marqués, est si caractéristique qu’il est devenu habituel de nommer, de façon abusive, épisode cévenol l’ensemble des périodes d’orages violents affectant la région méditerranéenne. Cependant, pour des épisodes comme ceux qui se sont produits dans les environs de Nîmes en 1988, de Vaison-la-Romaine en 1992, de Sommières en 2002 ou de Draguignan en 2010, l’expression « épisodes méditerranéens » est plus appropriée.

Des contrastes thermiques importants

Pendant l’automne boréal, la durée et l’intensité du rayonnement solaire qui atteint les régions tempérées et polaires de l’hémisphère Nord diminuent rapidement. Ces régions se refroidissent alors d’autant plus vite qu’elles se trouvent plus au nord et que leur inertie thermique est plus faible. Les continents se refroidissent ainsi beaucoup plus vite que les mers et les océans.

Dans le sud-est de la France, lorsque les vents de surface ont une forte composante sud ou sud-est, ils transportent vers le continent une masse d’air qui s’est réchauffée et humidifiée au contact de la mer Méditerranée. La stabilité de l’atmosphère devient alors précaire, surtout si l’air présent en altitude est particulièrement froid et sec. La moindre perturbation peut pousser ces masses d’air l’une vers l’autre et déclencher l’instabilité latente. Si, pour une raison quelconque, l’air chaud et humide est poussé vers le haut, il rencontre rapidement un environnement plus froid et plus dense. Son ascension est alors accélérée par la poussée d’Archimède. Une poussée vers le haut s’intensifie encore dès qu’une partie de la vapeur d’eau commence à se condenser sous forme de gouttelettes de nuage ou de cristaux de glace et libère d’importantes quantités de chaleur latente qui réchauffent et allègent un peu plus l’air chaud ascendant. La condensation d'un gramme de vapeur peut en effet réchauffer un kilogramme d'air d’environ 2,5 0C. Ce dernier peut alors monter très haut, sous forme de tour convective constituant un cumulonimbus dont le sommet pénètre dans la stratosphère avant de s’étaler sous forme d’enclume au niveau de la tropopause. La violence des orages qui éclatent alors est d’autant plus intense que le contraste de température et d’humidité des deux masses d’air est important.

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Pluviométrie du sud-est de la France (1967-2006) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pluviométrie du sud-est de la France (1967-2006)

Principe des épisodes cévenols  - crédits : Encyclopædia Universalis France

Principe des épisodes cévenols 

Les deux principales situations météorologiques génératrices d’épisodes cévenols  - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les deux principales situations météorologiques génératrices d’épisodes cévenols 

Autres références

  • CHANGEMENT CLIMATIQUE ET ÉVÉNEMENTS MÉTÉOROLOGIQUES MAJEURS

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    ...heure. La définition du physicien est également quantitative pour certains extrêmes (comme les tempêtes, vagues de chaleur, vagues de froid). Notamment, si on parle de tempêtes, le physicien va distinguer les tempêtes extratropicales des tempêtes méditerranéennes (qui conduisent aux épisodes cévenols dans...