ÉPISODE CÉVENOL, météorologie
Des orages persistants
Plus que l’intensité des précipitations, c’est leur durée qui fait généralement la dangerosité des épisodes cévenols. Alors que, dans la plupart des cas, les cellules orageuses se déplacent rapidement et ne fournissent localement que de courtes averses, la présence de reliefs orientés perpendiculairement aux flux d’air chaud et humide bloque les cellules orageuses et favorise la formation continue de nouvelles cellules dans le même secteur. De ce fait, dans un contexte de faible évolution des conditions météorologiques, les épisodes peuvent durer plusieurs heures, voire plusieurs jours, en déversant leurs pluies toujours au même lieu et en générant des crues parfois catastrophiques. À titre d’exemple, dans le Gard, en 48 heures, on a pu relever 690 mm de pluie les 8 et 9 septembre 2002 à Cardet (soit 73 % du cumul annuel moyen), et 650 mm les 2 et 3 novembre 2011à Valleraugue.
Ces exemples sont caractéristiques de pluies déclenchées par un massif montagneux. Mais la formation successive d’une série de cellules convectives et la persistance des précipitations associées peuvent aussi se produire dans des régions aux reliefs peu marqués. Dans la plupart des cas, elles résultent de la présence au sol d’une poche d’air froid engendrée par l’évaporation des précipitations issues des précédentes cellules. Il ne s’agit plus alors d’épisodes cévenols proprement dits, mais d’épisodes méditerranéens. De tels épisodes météorologiques peuvent se traduire par des précipitations brutales et catastrophiques. C’est ainsi que l’on a enregistré en plaine 300 mm de pluie en un jour (dont 253 mm en 3 heures) à Montpellier, le 29 septembre 2014, et 228 mm en 6 h à Nîmes-Garons, le 3 octobre 1988, alors que Nîmes-Courbessac, située à une dizaine de kilomètres, n’avait reçu que 28 mm pendant cette même journée.
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
Classification
Médias
Autres références
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- 2 médias
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