MATHÉMATIQUE ÉPISTÉMOLOGIE DE LA
Approches cognitives
Il est naturel, après avoir évoqué une telle figure, de mentionner ce qui semble bien constituer l'actualité la plus récente de l'épistémologie de la mathématique : la montée en puissance des approches cognitives. De nombreux chercheurs s'intéressent aux compétences humaines qui sont mises en jeu en mathématique. Il cherchent à déterminer, par exemple, en quoi consiste exactement, examinée au niveau neurophysiologique, notre capacité arithmétique élémentaire. Ou bien ils étudient les modes d'implantation, psychologique et ultimement neurophysiologique à nouveau, de nos facultés logiques. La question de savoir jusqu'à quel point une certaine compétence spatiale – à décrire et à caractériser – intervient toujours dans le fonctionnement logico-discursif humain fait l'objet de réflexions théoriques et d'investigations empiriques. Une telle approche appartient-elle à l'épistémologie de la mathématique à proprement parler ? On répondra positivement si l'on accepte l'idée, avancée par le philosophe américain Willard Van Orman Quine (1908-2000), d'une épistémologie « naturalisée », qui ne se demande plus comment ni pourquoi nos théories scientifiques sont justifiées, mais qui cherche à expliquer de manière naturaliste notre production de ces théories à partir de la stimulation sensorielle reçue (« Epistemology naturalized », in Ontological Relativity and Other Essays, 1969 ; trad. franç. 1977).
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Écrit par
- Jean-Michel SALANSKIS : professeur de philosophie des sciences, logique et épistémologie à l'université de Paris-X-Nanterre
Classification
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