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THESSALONICIENS ÉPÎTRES AUX

On attribue à saint Paul deux lettres aux Thessaloniciens. La première, à notre connaissance, est aussi la première des Épîtres de l'apôtre. Elle est, par ailleurs, le plus ancien texte du Nouveau Testament. Envoyée au début de 51 par Paul, qui se trouvait à Corinthe, elle fut destinée à l'Église de Thessalonique (Salonique), capitale de la province romaine de Macédoine et cité devenue libre par un privilège d'Auguste. Paul s'y était rendu en 50, lors de son second voyage missionnaire. Il n'y était resté que peu de temps : il avait dû partir sous la pression des Juifs, laissant sur place un groupe de chrétiens eux-mêmes affrontés à l'hostilité juive.

L'authenticité de cette lettre est aujourd'hui admise par tous. Ignace d'Antioche et le Pasteur d'Hermas la connaissaient et l'utilisaient ; elle était reconnue comme paulinienne notamment par Marcion et par le canon de Muratori.

On peut diviser ce texte en quatre parties. Après l'adresse et une action de grâces (i, 1-10), Paul rappelle ses relations avec les Thessaloniciens : fondation de l'Église avec prédication et actions de l'apôtre ; envoi de Timothée à Thessalonique et retour de celui-ci avec des bonnes nouvelles ; action de grâces (ii et iii). La troisième partie comprend une instruction et des recommandations (iv, 1 à v, 25) : exhortation à la chasteté et à la charité ; enseignement sur la condition des vivants et des morts à la parousie ; invitation à la vigilance dans l'attente du jour du Seigneur ; rappel des exigences communautaires ; prière. La lettre se termine par une conclusion et une bénédiction (v, 26-28).

L'enseignement de cette Épître est principalement eschatologique. Il reflète l'élaboration encore toute précoce de la pensée chrétienne et théologique de Paul, qui ne s'est pas encore départi de ses imprégnations initiales. L'orchestration de plusieurs parties du discours est l'écho de l'apocalyptique juive (archange, trompette, etc.). Le chrétien, dit saint Paul, est l'homme qui vit dans l'attente du retour du Christ. Le jour du Seigneur, qui a une place très significative dans la prédication prophétique de l'Ancien Testament, est ici transposé dans le jour du Christ. Le Christ, en effet, viendra ce jour-là en sa gloire de Fils de Dieu, dans un délai assez bref. Dès lors, se pose la question du sort des chrétiens morts avant cet événement : elle jaillit à Thessalonique d'une façon brûlante. Paul dissipe la crainte de voir les morts défavorisés par rapport aux vivants. Il use de la résurrection comme d'un argument péremptoire pour démontrer que le chrétien mort ne l'est pas pour toujours, destiné qu'il est à participer au jour et à la gloire du Christ ressuscité. La brièveté du délai qui sépare les vivants du retour du Christ et la soudaineté inévitable du jour du Seigneur justifient les vigoureux appels de Paul à la conversion des mœurs et à la droiture de vie. Cette articulation de la parénèse avec la vision eschatologique était le propre de l'apocalyptique juive.

La deuxième Épître aux Thessaloniciens fut écrite peu de temps après la précédente, donc probablement en 51. Son authenticité est discutée : le style et le vocabulaire diffèrent sensiblement de ceux de la première Épître ; les termes n'ont pas toujours le sens qu'ils ont dans les autres écrits pauliniens ; les ressemblances littéraires caractéristiques avec la première Épître (par exemple : entre I Thessaloniciens, i, 2-3 et II Thessaloniciens, i, 3 ; I Thessaloniciens, iii, 11-13 et II Thessaloniciens, ii, 16-17) font penser à un pastiche (à moins que ce soit là l'indice d'une grande proximité dans la rédaction des deux textes et donc d'un changement de situation survenu à Thessalonique). La tradition[...]

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  • PAUL saint (entre 5 et 15-67)

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    ...l'essentiel, sont des lettres de l'apôtre. La critique historique tient généralement pour authentiques, dans l'ordre chronologique, la Ire Épître aux Thessaloniciens, écrite au printemps de l'année 50 à Corinthe ; la IIe Épître aux Thessaloniciens en est probablement une imitation tardive, à...