ÉPOPÉE DE GILGAMESH
Transmise d'abord oralement, puis rédigée aux environs de 2000 avant J.-C. sur des tablettes, l'Épopée de Gilgamesh connaît pendant un millénaire et demi de nombreuses versions, rédigées dans toute la Mésopotamie. La relation la plus achevée des exploits héroïques de Gilgamesh, qui ne sont pas sans évoquer ceux d'Héraklès, est composée de douze tablettes de plus de 3 400 vers : c'est celle de la bibliothèque du roi assyrien Assurbanipal (668-627) à Ninive. Elle est aujourd'hui conservée au British Museum, à Londres.
« Le grand homme qui ne voulait pas mourir »
Cette épopée relate l'histoire de Gilgamesh, roi et tyran de la ville d'Uruk en Mésopotamie : « Pour deux tiers, il est dieu, pour un tiers, il est homme. » Ses concitoyens s'étant plaint auprès de leur dieu Anu d'être traités avec dureté (« nuit et jour règne sa violence »), celui-ci crée Enkidu, mi-homme mi-bête, pour tenir en respect leur souverain. Ignorant la société des hommes, Enkidu vit au milieu des animaux : « Abondamment velu par tout le corps, il avait une chevelure de femme, aux boucles foisonnant comme un champ d'épis. Ne connaissant ni concitoyens ni pays, accoutré à la sauvage, en compagnie des gazelles. » Gilgamesh pour lui faire quitter son état de nature, lui envoie une courtisane. Enkidu succombe à ses charmes pendant six jours et sept nuits, et cesse de ce fait d'être un homme sauvage, les bêtes le fuyant désormais comme elles le font pour les autres hommes. Il gagne alors Uruk et provoque Gilgamesh qui le vainc, épisode qui va sceller leur amitié. Ensemble, ils courent le monde, affrontent victorieusement le monstre Humbaba et défient même la déesse Ishtar. Mais ce n'est qu'après la mort de « son ami, son petit frère » que Gilgamesh commence véritablement son épopée, en partant en quête de l'immortalité : « Devrai-je donc mourir, moi aussi ? Ne me faudra-t-il pas ressembler à Endiku ? L'angoisse m'est entrée au ventre ! C'est par peur de la mort que je cours la steppe. »
Gilgamesh recherche Uta-napisti dont le nom signifie « celui qui a reçu l'immortalité » : il le rejoint sur son île où Uta-napisti lui relate le Déluge, puis la décision divine de lui conférer l'immortalité. Mais en retournant à Uruk, tandis qu'il se baigne dans une fontaine, Gilgamesh, qui a trouvé la plante d'immortalité que lui a indiqué Uta-napisti, voit un serpent la lui dérober : l'humanité sera privée pour toujours de ce trésor.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Florence BRAUNSTEIN : professeur en classes préparatoires économiques et scientifiques
Classification
Médias
Autres références
-
ASSYRO-BABYLONIENNE LITTÉRATURE
- Écrit par René LABAT
- 4 630 mots
-
CORRIDA
- Écrit par Barnaby CONRAD
- 10 675 mots
- 7 médias
...Minotaure par Thésée et la victoire de Mithra sur un taureau, scène souvent représentée dans les arts hellénistiques, portent tous sur ce thème. Le premier matador mentionné dans la littérature est peut-être le héros de l'Épopée de Gilgamesh, légende babylonienne née il y a 4 000 ans.... -
ENKIDU
- Écrit par Daniel ARNAUD
- 374 mots
-
GILGAMESH
- Écrit par Jean-Daniel FOREST
- 1 982 mots
- 2 médias