ÉPOPÉE DE GILGAMESH
Fragilité de la condition humaine
Au début de L'Épopée de Gilgamesh, nul n'est promis à être un immortel heureux. Le monde de l'au-delà est celui de la douleur éternelle, du regret permanent de la vie enfuie, celui où les défunts se nourrissent de poussière et d'argile. Un tel sort permet de saisir les raisons de Gilgamesh parti en quête de la plante d'immortalité.
À mi-chemin entre le merveilleux et le sacré, le mythe de Gilgamesh évoque les « premières fois du monde », le moment où l'univers s'organise et où apparaissent les espèces, mais aussi celui où elles peuvent s'éteindre. Ainsi, le mythe du Déluge rappelle que l'homme n'a pas été créé, selon les Mésopotamiens, pour vivre par lui-même mais pour servir les dieux. Uta-napisti, « le très sage », est visité par une vision prémonitoire du Déluge et demande en vain au dieu Enlil comment échapper au sort promis à tous : pendant six jours et sept nuits, les eaux du ciel se répandent sur la terre.
Ce motif sera repris dans la Bible, soulignant ainsi le caractère éphémère de l'homme, mais aussi sa place par rapport au divin. Le sacrifice devient ainsi un moment essentiel de l'existence humaine, et sa justification. L'homme est sur terre pour nourrir les dieux, orner, vêtir leurs statues.
Quant à la descente de la déesse Ishtar aux Enfers, elle nous permet de connaître le sort réservé aux défunts, quelle que soit leur condition, et d'apprécier la façon dont les Mésopotamiens se représentaient les Enfers : « Une demeure dont l'entrée est sans issue. Un chemin dont le parcours est sans retour. »
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Écrit par
- Florence BRAUNSTEIN : professeur en classes préparatoires économiques et scientifiques
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