ÉPURGE
De l'ancien français « espurgier », nettoyer, purifier (d'où aussi « expurger »), l'épurge (Euphorbia lathyris L. ; euphorbiacées) était l'un des purgatifs les plus communs de la pharmacopée ancienne. On employait ses racines, ses feuilles et surtout ses graines. Ces dernières, d'un goût d'abord agréable, puis âcre, renferment 40 à 50 p. 100 de composants résineux purgatifs, contenant aussi une substance toxique qui la rapproche de l'huile brute de ricin. Dangereuse comme toutes les euphorbes, provoquant à dose un peu élevée (6-12 graines) des irritations pharyngées, gastro-intestinales et urinaires, à forte dose des lésions et de graves accidents nerveux, l'épurge fut cependant très usitée de l'Antiquité à la fin du xviiie siècle, où sa racine figurait encore dans des drogues charlatanesques (et redoutables) comme l'« extrait catholique et cholagogue de Rolsinsius » et l'« hydragogue merveilleux de Du Renou ». Délaissée, avec raison, de nos jours, l'épurge reste cultivée çà et là dans les jardins comme plante « anti-taupes » (elle passe pour les chasser). Sa poudre est insecticide et anticryptogamique. Son suc laiteux a servi à endormir le poisson. En Allemagne, l'huile des graines était utilisée pour l'éclairage.
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Écrit par
- Pierre LIEUTAGHI : écrivain, lauréat de la Société botanique de France
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