ÉQUATEUR
Nom officiel | République de l'Équateur (EC) |
Chef de l'État et du gouvernement | Daniel Noboa (depuis le 23 novembre 2023) |
Capitale | Quito |
Langue officielle | Espagnol 1
|
Unité monétaire | Dollar des États-Unis (USD) |
Population (estim.) |
17 340 000 (2024) |
Superficie |
256 850 km²
|
Une histoire tourmentée
Une partie de l'ancien Empire inca
Le territoire de l'actuelle république de l'Équateur faisait partie de l'Empire inca jusqu'à sa conquête par Pizarro en 1532. L'Équateur proclama son indépendance en 1809, à la suite d'un mouvement révolutionnaire, mais ne la recouvra réellement et totalement qu'en mai 1822, après que le général Sucre eut vaincu les Espagnols. D'abord intégrée dans la Fédération de Grande Colombie fondée par Bolívar, l'ancienne « présidence » de Quito, suivant l'exemple du Venezuela, fit sécession et se proclama « république libre et indépendante » le 13 mai 1830.
Alternance des « conservateurs » et des « libéraux »
En août de la même année, une assemblée constituante porta un conservateur, le général Flores, artisan de l'indépendance, à la présidence de la République. Il fut renversé en 1835 par Vicente Rocafuerte, libéral, mais fut réélu en 1839. Il fut à nouveau déposé en 1845 à l'initiative de Vicente Rocafuerte, qui fit élire Vicente Roca, un autre libéral. Ce dernier termina son mandat en 1849. Élu en 1850, Diego Novoa, accusé de « conservatisme », fut renversé en 1852. Plusieurs généraux se succédèrent ensuite au pouvoir jusqu'en 1861, date à laquelle une convention nationale porta à la présidence le chef des conservateurs catholiques, Gabriel García Moreno. Bien qu'il ait fait proclamer une constitution établissant le suffrage universel (la septième depuis l'indépendance), Gabriel García Moreno fut un dictateur qui plaça le pays sous l'autorité de la Société de Jésus et confia la totalité de l'enseignement à l'Église. Il fut assassiné en 1875 et son cadavre fut taillé en pièces par la foule.
De 1875 à 1895, les gouvernements s'efforcèrent de mettre fin à l'âpre lutte entre les conservateurs et les libéraux. Ceux-ci, représentés par Eloy Alfaro, furent portés au pouvoir par la révolution de 1895 et le conservèrent jusqu'en 1912. Alfaro s'attela à démanteler l'administration mise en place par son prédécesseur. Il procéda à d'importantes réformes de laïcisation – précurseur dans l'Amérique latine de l'époque – et à la modernisation de l'État, notamment en instituant la liberté de religion, le divorce, et en assouplissant le contrôle sur la presse. Puis, pendant dix-huit ans, caudillos et coups d'État ne cessent de se succéder. En 1930 éclata à Quito une révolution qui fit 200 morts ; elle était due en partie aux graves difficultés économiques résultant de la crise mondiale de 1929 et de la mévente de cacao. Une période troublée s'ensuivit jusqu'en 1934 où l'ingénieur Francisco Páez prit le pouvoir et gouverna en dictateur. En 1940, le Dr Arroyo del Río succéda au président Narvaez, décédé en 1939.
Des remous politiques
Une révolution porta au pouvoir, en 1944, José María Velasco Ibarra, dont la personnalité domina la scène politique vingt-cinq ans durant. Représentatif des grandes familles créoles équatoriennes et volontiers autoritaire, il avait été élu une première fois à la tête de l'État en 1933 et déposé en 1935 après s'être proclamé dictateur. Il fut à nouveau chassé du pouvoir en 1948 à la suite d'une révolte par les socialistes et les libéraux. Mais il fut une nouvelle fois déposé par l' armée en novembre 1961. Sa chute, due au mécontentement populaire provoqué par la dévaluation, fut précipitée par le violent conflit qui l'opposait à son vice-président libéral, Carlos Julio Arosemena. Après une semaine de confusion totale au sein du gouvernement et de l'armée, Arosemena fut désigné par le Congrès comme président de la République.
Cependant, le 11 juillet 1963, le président Arosemena fut à son tour renversé[...]
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Écrit par
- Jean-Paul DELER : agrégé de géographie, docteur d'État ès lettres et sciences humaines, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Yves HARDY : journaliste
- Catherine LAMOUR
: journaliste au journal
Le Monde - Emmanuelle SINARDET : maître de conférences habilité, professeur à l'université de Paris Ouest Nanterre La Défense
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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