- 1. Les systèmes différentiels linéaires dans le champ réel
- 2. Les systèmes différentiels linéaires dans le champ complexe
- 3. Le problème de Sturm-Liouville
- 4. Les systèmes différentiels non linéaires
- 5. La théorie de la stabilité
- 6. Les solutions périodiques des systèmes différentiels
- 7. Intégration numérique des équations différentielles
- 8. Bibliographie
DIFFÉRENTIELLES ÉQUATIONS
Les systèmes différentiels linéaires dans le champ complexe
On peut reprendre les problèmes discutés précédemment en supposant que les fonctions qui interviennent dans la définition du système (1) ou (2) sont des fonctions analytiques de la variable z dans un domaine Ω. On suppose d'abord que Ω est un domaine simplement connexe, c'est-à-dire un ensemble de points du plan complexe ouvert et connexe dont le complément par rapport au plan complexe muni du point à l'infini est connexe. On se propose de discuter le problème aux limites :
avec z0 ∈ Ω donné, x0 vecteur de Cn donné, A(z) matrice n × n dont les éléments sont fonction holomorphe de z dans Ω.On peut établir, en se servant de la méthode d'approximations successives, que le système (13) a une solution unique x(z) holomorphe dans Ω. On peut aussi considérer le même problème pour le système matriciel :
X0 étant une matrice n × n donnée, et on parvient à une conclusion analogue, c'est-à-dire à l'existence d'une solution unique X(z) qui est une matrice n × n dont les éléments sont fonction holomorphe de z dans Ω.Le théorème de Jacobi sous la forme :
et les considérations antérieures sur les systèmes de solutions indépendantes développées dans le cas de variable réelle demeurent valables ici.La structure des solutions dans le voisinage d'un point singulier
Une situation nouvelle apparaît si l'on suppose que la matrice A(z) possède des singularités ; plus précisément nous supposons que la singularité est en z = 0 et que A(z) est holomorphe dans le voisinage 0 < |z| < R ; on précisera plus loin la nature de cette singularité ce peut être un pôle (ce qui signifie que les éléments aij(z) de A(z) ont tous au plus une singularité polaire en z = 0) ou une singularité essentielle (ce qui signifie que, parmi les éléments aij(z), il en est un au moins qui possède, en z = 0, une singularité de cette nature).
D'après le résultat qui précède, on peut définir une solution de (14), X(z) matrice non singulière (on suppose det X0 ≠ 0), fonction holomorphe de z dans tout domaine simplement connexe où A(z) est holomorphe ; imaginons de choisir pour tel domaine un anneau de centre z = 0 dont la frontière est constituée des arcs de cercle |z| = r, |z| = r′, 0 < r < r′ < R et du segment joignant ces deux cercles et porté par le rayon qui passe par un certain point z, r < |z| < r′. Tournant autour de la singularité z = 0 de l'angle 2 π, sur un circuit contenu dans l'anneau, partant de z et y revenant, on pourra définir la matrice : X+(z) = X(ze2iπ).
On s'assure aisément que X+(z) est solution locale de l'équation matricielle dX/dz = A(z)X, et, de là, qu'il existe une matrice constante non singulière U telle que X+(z) = X(z) U.
Si on définit une matrice constante B telle e2πiB = U et si l'on pose Q(z) = X(z)e−B ln z, on voit que Q(ze2iπ) = Q(z), c'est-à-dire que Q(z) est une fonction uniforme ; c'est d'ailleurs, une fonction holomorphe de z dans le voisinage de z = 0, sauf peut-être en z = 0. On obtient alors la représentation fondamentale :
où Q(z) est une matrice inversible fonction holomorphe de z dans 0 < |z| < R. En outre, si λ1, ..., λk sont les valeurs propres distinctes de B, M1, ..., Mk, les sous-espaces de la décomposition spectrale, et Ej les projecteurs associés, on peut écrire la formule précédente :Pour achever de préciser la structure de X(z) dans le voisinage de z = 0, il faut savoir quelle est la nature du point z = 0 pour la matrice Q(z). Or, celle-ci étant une fonction holomorphe uniforme dans le voisinage de z = 0, deux cas seuls sont possibles : elle est holomorphe en z = 0, ou bien elle a une singularité en[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Christian COATMELEC : membre de l'Académie des sciences, professeur à l'université de Paris-VI
- Maurice ROSEAU : membre de l'Académie des sciences, professeur de mécanique à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
ANALYSE MATHÉMATIQUE
- Écrit par Jean DIEUDONNÉ
- 8 528 mots
Les équations différentielles s'étaient présentées dès le début du calcul infinitésimal, soit à propos de la détermination de courbes vérifiant certaines propriétés différentielles, soit comme traductions mathématiques de problèmes de mécanique, d'astronomie ou de physique. Au cours du ... -
ASYMPTOTIQUES CALCULS
- Écrit par Jean-Louis OVAERT et Jean-Luc VERLEY
- 6 250 mots
- 1 média
Plaçons-nous d'abord dans le cas d'un système linéaire à coefficients constants :où A est une matrice carrée d'ordre n à coefficients complexes et x : t ↦ x (t) une fonction de classe C1 sur [0, + ∞ [ à valeurs dans Cn. Pour toute condition initiale a ∈ ... -
BUSH VANNEVAR (1890-1974)
- Écrit par Bruno JACOMY
- 1 075 mots
- 1 média
...jeu une multitude de problèmes liés au comportement des lignes, à leur infrastructure ou à la topographie du terrain. Leur résolution fait appel à des équations différentielles complexes que les ingénieurs résolvent généralement par intégration graphique, en calculant l’aire définie par une courbe.... -
CALCUL INFINITÉSIMAL - Histoire
- Écrit par René TATON
- 11 465 mots
- 3 médias
On sait que plusieurs savants de la première moitié du xviie siècle avaient rencontré certains problèmes relatifs à des équations différentielles, problèmes auxquels ils n'avaient su donner qu'une présentation et qu'une solution imparfaites. Dès la mise au point de leurs méthodes de calcul infinitésimal,... - Afficher les 27 références