HYDROMINÉRAL ÉQUILIBRE
Les êtres vivants ne peuvent naître, croître et proliférer que dans la mesure où ils rencontrent un milieu ambiant favorable comportant, entre autres, de l'eau et des électrolytes, en particulier le potassium (K+), le sodium (Na+), le calcium (Ca++) et le magnésium (Mg++) pour les cations, le chlore (Cl-), des radicaux phosphorés et soufrés, pour les anions.
Pour étudier le métabolisme hydro-électrolytique (ou hydrominéral), le physiologiste analyse les échanges qui s'observent à tous les niveaux d'organisation des êtres vivants. Ces échanges existent en effet chez les unicellulaires, les végétaux et les animaux les plus évolués, et, chez ces derniers, à tous les étages de la structure anatomique, depuis les éléments subcellulaires et cellulaires jusqu'à l'organisme entier.
La notion des échanges hydro-électrolytiques entre chaque cellule et les liquides extracellulaires d'un animal, par exemple, ne peut être dissociée de la notion des échanges d'eau et des substances minérales qui se produisent entre cet organisme et le milieu ambiant. R. Quinton (1897), A. B. Mac Callum (1903), ont proposé d'admettre qu'une eau de mer a pu être le milieu ambiant primitif des êtres vivants. Il est vrai que les liquides extracellulaires des animaux hautement organisés ont une composition qui rappelle celle des eaux marines (richesse en sodium et en chlore, pauvreté en potassium). Bien que caricaturale, cette ressemblance est intéressante.
Il existe un métabolisme des glucides, des lipides et des protides, car ils font l'objet d'une consommation ou d'une assimilation par l'organisme (anabolisme et catabolisme). Les sels minéraux, au contraire, ne sont pas consommés. On parle cependant de métabolisme minéral pour rendre compte des échanges entre l'organisme et son milieu ou entre les différents compartiments de l'organisme.
Cet article est particulièrement consacré aux métabolismes de l'eau, du Na+ et du K+, et aux mécanismes physiologiques qui en assurent la régulation. L'étude des autres éléments minéraux (calcium, magnésium, phosphore, etc.) sera développée dans d'autres chapitres.
L'étude du métabolisme de l'eau et des électrolytes répond à une nécessité. En effet, si la répartition d'un constituant cellulaire ou extracellulaire est perturbée de manière plus ou moins importante et prolongée, des troubles d'intensité et de gravité variables vont survenir. Il est par suite indispensable de connaître de quelle manière l'eau, le potassium, etc., pénètrent et quittent normalement l'organisme et certains tissus, et de savoir ce qui influence ces mouvements. Autrement dit, ces informations physiologiques tendent à fournir une interprétation en vue de l'étude des syndromes liés aux perturbations de la répartition de l'eau et des électrolytes. Pour analyser le métabolisme hydro-électrique, il est commode, bien qu'arbitraire, de considérer séparément l'absorption, l'élimination et le contrôle de cette répartition.
Inégale répartition de l'eau et des électrolytes
Pour se représenter l'inégalité de répartition de l'eau et des électrolytes dans un organisme, il est utile de distinguer plusieurs espaces, secteurs ou compartiments séparés les uns des autres par des systèmes de membranes et renfermant chacun des milieux ou des liquides de composition relativement bien caractérisée. Il s'agit essentiellement des liquides extracellulaires (L.E.C.) très riches en Na+ et Cl- et des liquides intracellulaires (L.I.C.), très riches en K+ et radicaux phosphorés. Cela est vrai, aussi bien pour les organismes végétaux qu'animaux, mais il existe des différences d'une espèce à l'autre, et d'un type d'organe à un autre en ce qui concerne les L.I.C. d'une même espèce (milieu cellulaire, ).[...]
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Écrit par
- Alain REINBERG : docteur ès sciences, docteur en médecine, ancien directeur de recherche au C.N.R.S., directeur de recherche de l'unité de chronobiologie de la fondation A. de Rothschild
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