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ÉQUIPAGE

Si l'équipage est, dans la marine, l'ensemble des officiers et marins embarqués sur un navire et inscrits au rôle, dans l'armée de terre l'expression « équipage » désigne un ensemble de matériels et de véhicules de transport réunis dans un but bien déterminé. On distinguait autrefois de nombreux équipages : équipages d'artillerie, de siège, de ponts ; équipages militaires au service des quartiers généraux ; équipages de campagne d'armée, de corps d'armée... Par exemple, les équipages de siège comprennent l'ensemble des approvisionnements en matériel dépendant du service de l'artillerie, réunis devant une place assiégée. Ces équipages sont souvent constitués en temps de paix et sont d'une composition déterminée. Suivant le rôle joué par les places-fortes dans les opérations, cet équipage de siège peut prendre des proportions considérables. Ainsi, quand Napoléon crée, en 1809, un équipage de siège pour l'armée d'Espagne, il y consacre quatre-vingt-quinze bouches à feu (chaque pièce comportant elle-même un équipage de vingt-quatre charrettes pour le transport de la pièce, de l'affût, des boulets et de la poudre), un équipage de mine et de matériel du génie et quatre mille chevaux d'artillerie servis par quatre bataillons de marche du train. L'équipage de siège est commandé par un général d'artillerie, secondé par un général du génie et cinquante officiers ; il dispose de dix compagnies d'artillerie à pied, deux compagnies d'ouvriers, quatre de mineurs et six de pionniers.

Seule est utilisée actuellement l'expression « équipage de pont ». Cette expression, qui désigne un ensemble de corps de support, de matériaux, d'agrès et d'outils qu'une armée transporte et qui permet de jeter un pont d'une certaine longueur, a pris aujourd'hui un sens plus large et l'équipage de pont comprend aussi les véhicules de transport et les engins de mise en œuvre (dans le cas de ponts lourds).

Le train des équipages, devenu l'arme du train, est un ensemble d'unités chargées de transports en tous genres au profit des armées. Les charrois sont d'abord obtenus par réquisition ; puis au xviiie siècle, l'administration militaire passe des marchés avec des entrepreneurs qui, fournissant voitures, voituriers et animaux de trait, assurent désormais le transport des approvisionnements et des matériels des armées. Devant la carence de ces entreprises, Napoléon décide, en 1807, la militarisation des transports : ainsi naît le train des équipages, qui, à ses fonctions de transports en tous genres, joint bien plus tard, en devenant le train, des fonctions de circulation (régulation et contrôle).

— Jean DELMAS

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Écrit par

  • : docteur habilité à la recherche, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien chef du service historique de l'Armée de terre

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