ÉRICALES
Les autres Éricales
L'ordre montre de grandes variations de structure de la fleur et du fruit, correspondant probablement à plusieurs directions évolutives. Typiquement régulière, la fleur devient zygomorphe chez les rhododendrons par simple accroissement des pétales et étamines antérieurs.
La corolle montre un passage continu de la dialypétalie à la gamopétalie, depuis les Cléthracées, Pyrolacées, Empétracées, à pétales libres, ainsi que les Éricacées-Lédées (Ledum palustre), jusqu'aux Éricacées-Rhododendrées (affines des Lédées) et aux bruyères ; les corolles gamopétales sont de forme très variée : à tube court et lobes étalés (Calluna), en coupe (Kalmia), en trompette (Epacris) ou urcéolée (Erica).
L'androcée, typiquement à deux cycles d'étamines, présente une tendance à la disparition du cycle interne, encore présent mais stérile chez certaines Diapensiacées, totalement absent chez certains rhododendrons « azalées » et chez les Épacridacées. Les anthères, biloculaires, deviennent uniloculaires par coalescence chez les Épacridacées. Le pollen est souvent libéré en tétrades ; chez les Épacridacées, la tétrade se réduit à un seul grain par avortement des trois autres ; les Cléthracées, Diapensiacées et Monotropées ont des grains de pollen isolés. Le gynécée compte, sauf exception, autant de carpelles que la fleur a de sépales. L'ovaire est supère, sauf chez les Éricacées-Vacciniées (Vaccinium, comprenant les myrtilles). Le fruit, souvent sec (capsule loculicide, septicide chez Rhododendron), est parfois une baie (Vacciniées, arbousiers, quelques Épacridacées). Il arrive que les graines s'ornent d'appendices ou d'ailes formés par l'allongement du tégument unique ; l'embryon, toujours très petit, est entouré d'albumen.
La famille des Éricacées est la plus nombreuse. Les bruyères (600 espèces) occupent l'Afrique, l'Asie Mineure et l'Europe. En Afrique du Sud coexistent plusieurs centaines d'espèces, toutes endémiques de cette région ; elles sont relayées vers le nord par d'autres, beaucoup moins nombreuses. Certaines, comme Erica arborea, ont une aire de répartition très vaste (des montagnes du Tanganyika à l'Europe), mais, curieusement, elles ne s'étendent pas à l'Afrique du Sud. Une telle répartition résulte certainement d'une longue évolution biogéographique.
Les Épacridacées (400 espèces) remplacent les Éricacées en Australasie (Epacris, Leucopogon) d'où elles gagnent l'Asie et l'Amérique du Sud. Les Pyrolacées (hémisphère boréal), chlorophylliennes (Pyrola, Chimaphila) ou non (Monotropa, Andresia), sont toutes plus ou moins saprophytes. Les Cléthracées (Asie, Amérique) comptent 120 espèces. Les Empétracées, famille peu nombreuse, tempérée boréale, se retrouvent dans l'hémisphère austral. Les Diapensiacées (20 espèces) occupent les régions arctiques tempérées et froides.
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Écrit par
- Aline RAYNAL : assistante au Muséum national d'histoire naturelle
Classification
Médias
Autres références
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