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ERIKSON ERIK HOMBURGER (1902-1994)

Né le 15 juin 1902 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), Erik Erikson s'installe à Vienne en 1927, où il s'occupe des quatre enfants de l'Américaine Dorothy Tiffany Burlingham, qui étudie la psychanalyse avec Sigmund Freud. Erikson suit les enseignements d'Anna Freud à l'Institut de psychanalyse, s'initie à la méthode d'enseignement de Maria Montessori, crée une école pilote avec Anna Freud, entreprend une psychanalyse avec elle et publie des articles sur les relations entre la psychanalyse et la pédagogie. C'est à Vienne qu'il rencontre et épouse l'artiste américaine Joan Moivat Serson. Le couple se fixe aux États-Unis en 1933, lorsque Erikson est invité à enseigner et à pratiquer la psychanalyse d'enfants à Boston. Il y découvre les travaux de l'école culturaliste américaine, dont les partisans tentent de construire une théorie de la personnalité tenant compte de la relation entre les individus et le groupe.

Tandis qu'il travaille dans les réserves indiennes sioux du Dakota du Sud et dans la tribu yurok de la Californie du Nord, pendant les années 1930, Erikson se rend compte que l'origine de certains problèmes des Indiens américains adultes est à chercher non pas dans la théorie psychanalytique traditionnelle, mais dans le sentiment de “déracinement” qu'ils éprouvent. Ce sentiment, dû à la rupture criante entre leur mode de vie dans les réserves et celui qui est dépeint dans l'histoire de leur tribu, est davantage lié au moi, à la culture et aux interactions sociales qu'aux pulsions sexuelles sur lesquelles Freud mettait l'accent.

Dans Childhood and Society (Norton, New York, 1950 ; Enfance et société, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1959), Erikson apporte trois contributions majeures à l'étude du moi. Il soutient tout d'abord que le développement de l'identité personnelle se poursuit pendant la vie entière. Pour Erikson, le moi est changeant et réceptif. Il suggère ensuite que, outre les quatre stades du développement psychosexuel décrits par Freud, il existe des stades psychosociaux du développement du moi. À chaque étape, l'individu doit établir de nouvelles orientations, importantes pour lui-même et pour son monde social. Les échecs à l'un des stades antérieurs du développement peuvent être corrigés par des succès à des stades ultérieurs. Enfin, Erikson identifie huit âges dans le cycle de la vie humaine, auxquels correspondent huit stades psychologiques majeurs bipolaires. Chaque stade a une composante positive et une composante négative. Le “choix” s'effectue sous l'influence de l'“ interaction sociale” : interaction de l'individu avec lui-même et avec son environnement. Erikson prend en considération le rôle que la société et le sujet lui-même jouent dans la formation et les modifications successives de la personnalité et du moi. En mettant l'accent sur les problèmes propres aux adolescents et aux adultes, Erikson relativise l'importance des conflits de l'enfance et l'influence des parents. Il lui a été reproché de voir l'homme sous un jour trop optimiste et de surestimer les capacités à se guérir soi-même. Toutefois, le point de vue ériksonien fait contrepoids à la vision négative de l'homme qui est celle de l'école freudienne.

Le schéma eriksonien des stades de la vie se décompose comme suit. Pendant la première année de la vie, on assiste au premier stade, celui de la petite enfance. Selon Erikson, l'interaction sociale est délimitée à une extrémité par la “confiance fondamentale” et, à l'autre, par la “défiance”. Entre deux et trois ans, l'enfant traverse le deuxième stade. Erikson constate ici l'apparition de l'“autonomie” fondée sur les nouvelles capacités motrices fondamentales de l'enfant et son désir de tout faire par lui-même. Si les adultes[...]

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Écrit par

  • : Ph.D. de Columbia University, New York, docteur ès lettres, maître de conférences à l'université de Lille-III

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Autres références

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