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ORSENNA ERIK (1947- )

Erik Orsenna – pseudonyme d'Éric Arnoult – est né à Paris le 22 mars 1947. Après des études de philosophie et de sciences politiques, il choisit l'économie qui le mène à l'enseignement et à la recherche dans la finance internationale et l'économie du développement. En 1981, il rejoint le cabinet du ministère de la Coopération, et en 1983, l'Élysée, en tant que conseiller culturel (une période qu'il évoque dans son roman Grand Amour, 1993). Plus tard, auprès du ministre des Affaires étrangères, il traite de la démocratisation en Afrique et des relations entre l'Europe du Sud et le Maghreb. Il est nommé conseiller d'État en 2000. Il a été élu à l'Académie française le 28 mai 1998.

Erik Orsenna - crédits : Ulf Andersen/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Erik Orsenna

Erik Orsenna est un romancier du dépaysement, un explorateur de continents, un Christophe Colomb qui voudrait préserver la planète (L'Entreprise des Indes, 2010). À l'extermination des Indiens originaires de l'île Hispanola répond l'attrait de l'or auquel on sacrifie tout : les pays, les plantes, les animaux, les hommes, les femmes. Une fois l'or acquis, on échange le métal précieux contre des pays, des plantes, des animaux, des hommes, surtout des femmes : c'est « l'énigme de l'imbécillité des hommes et de leur cruauté ». Dans son roman L'Exposition coloniale (prix Goncourt 1988), le père du narrateur est un libraire spécialisé dans les voyages. Son fils, qui ressemble à l'auteur, se promet de moderniser le monde. Employé en Amazonie dans une entreprise de caoutchouc en faillite, il traverse aventures et contrées lointaines à travers une vie comparable à l'Exposition coloniale de 1931. Il découvre un faux empire fait de rêves trop grands, un spectacle pour les familles : « Les chasseurs de garennes qui songeaient à l'éléphant, les pantouflards qui se voulaient explorateurs, les hommes quittés qui rêvaient d'esclavage... » Avec Madame Bâ (2003), Orsenna explore à nouveau les relations de la France avec son ancien empire du Sud. La femme africaine fait le récit émerveillé de son enfance au bord de l'eau, un inventaire des effluves de sa mémoire : « ... le fumet du poisson séché, l'exhalaison de la terre après l'averse, les vapeurs d'encens lorsque ma mère avait décidé de raviver l'envoûtement de son époux, la fraîcheur râpeuse du gingembre... » Elle raconte l'Afrique des violences, des rêves brisés, des mafias, mais aussi l'esprit de solidarité. L’écrivain a donné une suite à ce livre avec Mali, ô Mali (2014).

Essayiste, passionné d'histoire et de cartographie, Erik Orsenna recherche la confrontation avec le présent, avec en tête l'éternelle question : comment sauvegarder la nature et les traditions ancestrales, tout en saluant les technologies nouvelles ? Ses Précis de mondialisation s'efforcent de résoudre ce dilemme (Voyage au pays du coton, 2006 ; L'Avenir de l'eau, 2008 ; Géopolitique du moustique, 2017 ; La terre a soif, 2022). Et que serait la vie de l'écrivain sans le papier (Sur la route du papier. Précis de mondialisation III, 2012) ? Orsenna nous conduit ainsi sur la Route de la soie, « cette grande entreprise de tissage entre les humains qu'on appelle le commerce », où se sont croisées, seize siècles durant, les caravanes qui venaient de Chine, transportant vers l'Occident, la soie, le fer, le bronze, les céramiques, les épices, et celles qui venaient d'Europe ou d'Arabie, apportant l'or, le verre, la laine, le lin et les religions. Le papier reste, malgré le numérique, un outil de gestion administrative et commerciale, le support privilégié de tous les savoirs et le réceptacle de la parole divine.

Erik Orsenna s’est également intéressé au destin d’hommes de sciences (autour de la figure de Louis Pasteur,[...]

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Erik Orsenna - crédits : Ulf Andersen/ Gamma-Rapho/ Getty Images

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