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GEISEL ERNESTO (1908-1996)

Né dans l'État du Rio Grande do Sul, au sein d'une famille luthérienne d'origine allemande, Ernesto Geisel, tout comme deux de ses frères, choisit la carrière des armes. Jeune sous-officier, il finit ses études à l'école militaire du Realengo en 1926, au moment où des officiers du mouvement Tenentista sont en rébellion ouverte contre les autorités civiles du pays. L'armée est alors traversée par divers courants idéologiques qui conduisent les militaires à intervenir de plus en plus dans la politique brésilienne. Seule l'habileté manœuvrière de Getúlio Vargas permet que s'établisse en 1930 un gouvernement civil autoritaire.

Ernesto Geisel poursuit sans encombre sa carrière militaire. Mais, dès 1935, il exerce une première fonction dans l'administration civile, occupant pendant quelque temps le poste de secrétaire aux Finances de l'État de Paraíba. Après avoir suivi des cours de perfectionnement à l'École supérieure de guerre de Rio de Janeiro, il accomplit un stage dans l'Army Commanded and General Staff College, aux États-Unis. Par la suite il sera nommé au poste d'attaché militaire auprès de l'ambassade du Brésil à Montevideo.

Lorsque les militaires prennent le pouvoir à Brasília, en 1964, sa nomination à la tête du cabinet militaire du maréchal Castelo Branco révèle qu'il jouait un rôle important parmi les officiers qui amenèrent l'armée à renverser le gouvernement civil de João Goulart. À ce poste clé, le général Geisel organise les assises du nouveau gouvernement mais exécute aussi des missions plus délicates. C'est lui que le maréchal Castelo Branco envoie au Nordeste pour vérifier la véracité des informations qui rendaient certains officiers responsables des mauvais traitements auxquels étaient soumis des prisonniers politiques. Nommé magistrat au Tribunal supérieur militaire en 1967, le général Geisel quitte ce poste en 1969 pour assumer la direction de la Petrobrás, la puissante compagnie d'État chargée de la prospection et de l'exploitation du pétrole au Brésil. La même année, son frère Orlando, lui aussi général, est nommé ministre de l'Armée.

En juin 1973, après de longues et laborieuses discussions au sein de l'armée, le général Garrastazú Médici, président de la République, indique le nom du général Ernesto Geisel à la convention du parti gouvernemental, l'Arena, qui s'était réunie pour choisir le candidat du parti à la présidence de la République.

Un collège électoral restreint, formé essentiellement des membres du Parlement, élit en janvier 1974, pour un mandat de cinq années, le général Ernesto Geisel à la tête de l'État.

À ses débuts, l'administration Geisel est marquée par des mesures de libéralisation interne. Toutefois, la progression du parti de l'opposition, le Mouvement démocratique brésilien, d'abord aux élections législatives de novembre 1974, puis aux municipales de novembre 1976, provoque un nouveau raidissement du régime.

Les répercussions au Brésil de la crise économique obligent le gouvernement Geisel à mener une politique de « refroidissement » de l'économie ; il en résulte à l'égard du régime une certaine désaffection des classes moyennes, qui étaient les grands bénéficiaires du développement économique promu par les militaires.

Sur le plan international, le différend avec les États-Unis à propos de la construction au Brésil d'usines nucléaires, ainsi que l'importance accordée par l'administration Carter à la question des droits de l'homme, prive le président Geisel de l'alliance privilégiée que Washington avait toujours entretenue avec les précédents gouvernements militaires brésiliens.

Après avoir utilisé à plusieurs reprises les pleins pouvoirs qui lui étaient conférés par l'acte institutionnel n[...]

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Écrit par

  • : professeur d'histoire du Brésil, directeur du Centre d'études du Brésil et de l'Atlantique sud à l'université de Paris-IV-Sorbonne
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • BRÉSIL - Le Brésil contemporain

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    • 5 683 mots
    • 5 médias
    Au début de la présidence du généralGeisel (1974-1979), plusieurs problèmes trouvèrent leur dénouement. En premier lieu, l'armée reprit en main l'appareil répressif qui, après avoir écrasé la guérilla, échappait au contrôle du haut commandement. Aussi, la relance de la politique traditionnelle semblait...