ÉRUPTIONS VOLCANIQUES
Le risque volcanique
Les volcans meurtriers
Bien que n'étant pas les catastrophes telluriques les plus meurtrières, les volcans peuvent provoquer un grand nombre de morts sur un court laps de temps ; ils ont de tous temps marqué profondément les esprits. La plus grande catastrophe volcanique des temps modernes est sans nul doute l'éruption de la montagne Pelée qui détruisit la ville de Saint-Pierre en Martinique en 1902, provoquant vingt-neuf mille décès. La deuxième est l'éruption du Nevado del Ruiz en Colombie en 1985 dont les lahars firent plus de vingt-deux mille victimes. Les éruptions les plus fréquemment meurtrières se produisent en Indonésie : au cours du xxe siècle, quatre éruptions majeures s'y sont produites et ont fait près de dix mille victimes, dont mille victimes pour la dernière éruption en date, celle du Pinatubo en 1991. La diminution du nombre des victimes dues aux éruptions volcaniques reflète l'amélioration des techniques de surveillance des volcans et de la modélisation physique des processus éruptifs. L'éruption du mont Saint Hellens en 1980 aux États-Unis, bien que violente et dévastatrice, ne s'est ainsi soldée que par une soixantaine de décès. Les dégâts matériels sont en revanche toujours très importants lors des éruptions explosives.
Les superéruptions
À de rares moments de l'histoire géologique, les quantités et les flux de matière émis par un système volcanique peuvent être prodigieuses. Les phénomènes appelés « superéruptions » modifient littéralement la face du monde ; facteurs de changements climatiques, elles jouent un rôle primordial dans l'évolution de la vie sur Terre et ont pu entraîner des crises biologiques majeures.
Les superéruptions peuvent être de deux types : effusif ou explosif. Les superéruptions effusives produisent des trapps, dont les plus célèbres sont ceux du Deccan, datés de la fin du Crétacé (65 millions d'années), qui recouvrent les deux tiers de la surface de l'Inde, et ceux de Sibérie, datés de la fin du Permien (250 millions d'années). Une douzaine de trapps ont été cartographiés à ce jour ; ils sont contemporains de douze crises importantes de la biosphère, ce qui suggère que les gaz volcaniques émis lors de ces éruptions ont affecté durablement le climat et la vie. Les superéruptions explosives semblent moins nombreuses. La plus célèbre est celle du Toba (île de Sumatra, Indonésie), qui aurait entraîné la quasi-disparition de l'espèce humaine, il y a 74 000 ans.
La prévention des risques volcaniques
Les observatoires volcanologiques fournissent une infrastructure scientifique bien adaptée à la surveillance des volcans. Sondant en permanence l'activité tellurique, ils permettent de déceler, grâce aux méthodes géophysiques et géochimiques, les soubresauts d'un volcan et de déterminer le niveau d'alerte (vert = pas d'activité ; jaune = quelques paramètres en augmentation : vigilance, éruption possible à l'échelle de quelques mois ; orange = variation de nombreux paramètres, sismicité fréquemment ressentie : pré-alerte, éruption prévue d'ici quelques semaines ; rouge = sismicité volcanique intense, déformations majeures, explosions : alerte, éruption imminente ou en cours) [cf. tableau]. Ils élaborent des rapports sur l'activité des volcans transmis aux autorités politiques qui en tirent les conséquences en interaction avec la protection civile. Il existe actuellement une vingtaine d'observatoires permanents qui surveillent l'activité d'environ cent cinquante volcans actifs, notamment dans le sud de l'Italie, en Islande et aux États-Unis. En France, les observatoires volcanologiques de l'Institut de physique du globe de Paris (I.P.G.P.) sont chargés de la surveillance de la montagne Pelée en Martinique, de[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Édouard KAMINSKI : professeur des Universités, Institut de physique du globe de Paris, volcanologue
Classification
Médias
Autres références
-
ANDÉSITES ET DIORITES
- Écrit par Jean-Paul CARRON , Encyclopædia Universalis , Maurice LELUBRE et René MAURY
- 2 066 mots
- 2 médias
Letype d'éruption caractéristique des andésites est cependant beaucoup plus violemment explosif, et nombre des volcans les plus redoutables sont de nature andésitique. Le magma visqueux forme un « bouchon » dans l'appareil volcanique qui explose lorsque la pression des gaz de la chambre sous-jacente... -
ASAMA YAMA
- Écrit par Alain Gil MAZET
- 516 mots
Volcan du Japon situé dans la partie centrale de l'île de Honshū à 140 kilomètres au nord-ouest de Tōkyō. Point culminant d'une chaîne volcanique orientée est-ouest, l'Asama yama est composé de trois volcans superposés. Le Kurohu yama (2 405 m), base occidentale de l'édifice, est un stratovolcan...
-
ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique
- Écrit par Pierre CARRIÈRE , Jean DELVERT et Xavier de PLANHOL
- 34 872 mots
- 8 médias
-
BASALTES ET GABBROS
- Écrit par Jean-Paul CARRON , Encyclopædia Universalis et René MAURY
- 3 670 mots
- 2 médias
Les volcans boucliers ont un centre éruptif assez bien localisé, d'où irradient des coulées très fluides sur une pente extrêmement faible, de 5 à 8 0. Le Mauna-Loa, qui culmine à 4 000 mètres et repose sur des fonds de — 5 000 mètres, constitue ainsi le relief le plus considérable de la... - Afficher les 47 références