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ESPACE (CONQUÊTE DE L') L'Europe spatiale

Vols habités et satellites d'application

Station spatiale internationale en 2009 - crédits : NASA

Station spatiale internationale en 2009

En ce qui concerne les vols habités, le module européen Columbus constitue la contribution de l'E.S.A. à la Station spatiale internationale (I.S.S.) [cf. stations orbitales]. Par ailleurs, l'A.T.V. (Automated Transfer Vehicle), lancé par Ariane-5, est un vaisseau automatique européen d'une vingtaine de tonnes qui sert au ravitaillement en fret de l'I.S.S., les spationautes européens étant amenés à la station par la navette américaine ou par les vaisseaux russes Soyouz.

A.T.V. <it>Jules-Verne</it> - crédits : NASA

A.T.V. Jules-Verne

A.T.V. <it>Jules-Verne</it> le 5 septembre 2008 - crédits : NASA/ ESA

A.T.V. Jules-Verne le 5 septembre 2008

L'E.S.A. est aussi largement impliquée dans la surveillance et la protection de l'environnement terrestre ainsi que dans les services (télécommunications, météorologie, navigation, localisation...). En décembre 2005, à Berlin, deux initiatives importantes ont été prises conjointement par l'E.S.A. et l'Union européenne, d'une part, à propos du système global de navigation et de localisation par satellite Galileo, d'autre part, en ce qui concerne le programme G.M.E.S. (Global Monitoring for Environment and Security). L'Europe possédera avec Galileo son propre système de navigation et de localisation et, de ce fait, renforcera son indépendance militaire et commerciale. Le coût de ce programme est de l'ordre de 20 milliards d'euros sur 20 ans ; un premier satellite de démonstration, Giove-A (Galileo In-Orbit Validation Element-A), a été lancé le 28 décembre 2005. Les satellites du réseau G.M.E.S., contribution européenne au programme G.E.O.S.S. (Global Earth Observation System of Systems), combinent des moyens terrestres et spatiaux ; ils sont notamment en mesure d'assurer une surveillance des pollutions et d'aider à la prise de décision en cas de crises et de catastrophes.

L'amélioration de la prévision météorologique est aussi un objectif de l'E.S.A. et d'Eumetsat (European Organisation for the Exploitation of Meteorological Satellites). Le 19 octobre 2006, un lanceur Soyouz mettait sur orbite, à partir de Baïkonour, MetOp-A, premier d'une série de trois satellites d'un nouveau programme de satellites météo – Meteorological Operational Satellite Program – et premier satellite météo européen placé sur une orbite polaire. La prévision passait de 7 à 10 jours avec le même niveau de fiabilité. Le programme MetOp contribuera aussi à l'étude du climat et mesurera la répartition verticale et globale de l'ozone ainsi que la concentration dans l'atmosphère des principaux gaz à effet de serre. Il contribuera également à mieux comprendre le réchauffement climatique et les mécanismes de la pollution atmosphérique.

L'Europe spatiale est donc en pleine mutation, au niveau tant de sa structure et de ses partenariats que de ses programmes, dictés par les évolutions du contexte géopolitique et par la nécessité de relever des défis scientifiques, commerciaux et environnementaux.

— Jacques VILLAIN

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Écrit par

  • : membre de l'Académie de l'air et de l'espace et de l'International Academy of Astronautics, ancien président de l'Institut français d'histoire de l'espace

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Médias

L'Europe à la conquête de l'espace, H. Curien - crédits : Encyclopædia Universalis France

L'Europe à la conquête de l'espace, H. Curien

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Jacques Villain - crédits : Encyclopædia Universalis France

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