Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

HILBERT ESPACE DE

Espaces hilbertiens

Dans la théorie précédente, le théorème de projection orthogonale (théorème 4) a joué un rôle fondamental. Il ne s'étend malheureusement pas au cas d'un sous-espace vectoriel fermé quelconque F d'un espace hermitien. Ainsi, dans l'espace hermitien C[− 1, 1]), l' hyperplan fermé noyau de la forme linéaire continue :

n'admet pas de supplémentaire orthogonal. Néanmoins, si F est complet, le théorème 4 s'étend de la manière suivante :

Théorème 7. Soit E un espace hermitien et F un sous-espace vectoriel complet de E. Alors F admet un supplémentaire orthogonal, et (F) = F.

Ce théorème contient le théorème 4 comme cas particulier, et s'applique aussi au cas où E est hilbertien et F fermé.

La démonstration s'appuie sur le théorème suivant.

Théorème 8. Soit E un espace hermitien, F une partie convexe complète non vide de E, et x un élément de E. Il existe alors un élément z de F et un seul tel que :

où :

On montre pour cela que toute suite (zn) de points de F telle que ∥x − zn∥ converge vers d(x, F) est une suite de Cauchy. Comme F est complet, la suite (zn) admet une limite z dans F, et on vérifie que z convient.

On en déduit facilement le théorème 7, en prouvant que y = x − z est orthogonal à F.

Dégageons quelques conséquences du théorème 7.

Corollaire 1. Soit F un sous-espace vectoriel fermé d'un espace hilbertien E. Si F ≠ E, il existe un vecteur non nul de E orthogonal à F.

Corollaire 2. Pour qu'une famille (ei), i ∈ I, de vecteurs d'un espace hilbertien E soit totale, il faut et il suffit que le vecteur nul soit le seul vecteur orthogonal à tous les vecteurs ei.

Corollaire 3. Soit a un vecteur d'un espace hilbertien E. L'application fa : x ↦ (x|a) est une forme linéaire dont la norme est égale à celle de a. Autrement dit :

Réciproquement, pour toute forme linéaire continue f sur E, il existe un vecteur a de E et un seul tel que f soit égale à l'application x ↦ (x|a). Ainsi, l'application a ↦ fa est une application semi-linéaire bijective de E sur son dual topologique E*.

Corollaire 4. Toute famille orthonormale d'éléments d'un espace hilbertien E peut être complétée en une base hilbertienne de E. En particulier, tout espace hilbertien admet au moins une base hilbertienne (ei), i ∈ I. L'application

est alors un isomorphisme de l'espace hilbertien l2(I) sur E.

On démontre aussi que deux bases hilbertiennes d'un espace hilbertien E sont équipotentes. Le cardinal d'une base hilbertienne de E s'appelle dimension hilbertienne de E.

— Lucien CHAMBADAL

— Jean-Louis OVAERT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de l'Université, professeur au lycée Buffon, Paris
  • : agrégé de l'Université, ancien élève de l'École normale supérieure, professeur de mathématiques spéciales

Classification

Autres références

  • ALGÈBRE

    • Écrit par
    • 7 143 mots
    ...les équations différentielles et surtout les équations aux dérivées partielles, Hilbert introduit, à l'aube du xxe siècle, le célèbre espace de Schmidt et utilise systématiquement des techniques linéaires pour étudier les opérateurs dans cet espace et c'est Toeplitz, élève de Hilbert,...
  • ANALYSE MATHÉMATIQUE

    • Écrit par
    • 8 528 mots
    ...cela que les suites x = (xp) de nombres réels telles que :
      forment un espace vectoriel de dimension infinie que l'on appelle l'espace de Hilbert H. On tire aisément de la définition (7) que l'on a :
    et que pour tout « vecteur » x ∈ H, la série :
    est convergente ; en outre,...
  • ERGODIQUE THÉORIE

    • Écrit par
    • 3 277 mots
    ...de puissances p-ièmes intégrables :
    p étant un nombre réel donné 1 ≤ p < + ∞. On sait que L2 est muni d'une structure d' espace de Hilbert (cf. espace dehilbert) où le produit hermitien de deux éléments f1 et f2 est défini par :
    f2 est la conjuguée complexe de f2 et...
  • GROUPES (mathématiques) - Représentation linéaire des groupes

    • Écrit par
    • 3 633 mots
    Une autre famille de généralisations de la théorie classique concerne les représentations unitaires continues d'un groupe topologique sur un espace de Hilbert. Un groupe topologique G est un groupe muni d'une topologie par rapport à laquelle la multiplication et l'inversion sont des applications...
  • Afficher les 13 références