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ESSAI SUR LES RÉVOLUTIONS, François René de Chateaubriand Fiche de lecture

Répétition ou transformation ?

Chateaubriand propose un questionnement rigoureux de chacune des révolutions : d'abord l'examen de ses causes éloignées et immédiates, ensuite la description de ses « parties historiques et politiques », celle des mœurs et des sciences de chaque peuple en particulier, ainsi que du genre humain au moment où elle advient, puis l'analyse des causes qui étendirent ou bornèrent son influence. Enfin, il s'efforce d'expliciter les rapports ou les différences qui existent entre la révolution alors décrite et la Révolution française. Le mode de lecture est double : l'événement présent est éclairé par ceux qui l'ont précédé, mais il permet à son tour de mieux les comprendre.

La réduction ainsi opérée donne à la Révolution française une apparence de normalité historique. L'histoire ne serait que répétition. D'où, pour Chateaubriand, une leçon de prudence et de scepticisme destinée aux générations futures. Pourtant, cette volonté de comprendre en unifiant contredit l'idée d'un modèle de révolution construit à travers les diverses expériences historiques. Le chapitre 42 souligne les différences entre « notre siècle et celui où s'opéra la révolution républicaine et la Grèce ». L'histoire est donc aussi un processus de transformation. Si toute révolution s'inscrit dans une série qui aurait son origine dans la révolution républicaine antique, elle garde une spécificité qui tient à l'époque et aux mœurs.

Dans le résumé qui clôt l'Essai, Chateaubriand semble annoncer une suite. Elle ne vit jamais le jour. Le Consulat, l'Empire puis la Restauration avaient modifié les données premières de sa réflexion.

— Jean Marie GOULEMOT

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Écrit par

  • : professeur émérite de l'université de Tours, Institut universitaire de France

Classification

Média

<it>Chateaubriand</it>, David d'Angers - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Chateaubriand, David d'Angers