ESSAIS FLORENTINS, Aby Warburg Fiche de lecture
Un recueil d'études novatrices et programmatiques
Les Essais florentins sont des travaux publiés en allemand entre 1893 et 1920. Les premiers portent sur les célèbres tableaux mythologiques de Botticelli, Le Printemps et La Naissance de Vénus, que Warburg soumet à un triple éclairage : par la recherche de leurs sources littéraires antiques et modernes (Homère, Ovide ou Claudien revus par Politien ou Alberti) et de leurs modèles plastiques (reliefs antiques, œuvres de la Renaissance florentine marquées par une semblable prédilection pour le mouvement des cheveux, des draperies flottant au vent, l'allure dansante des silhouettes) ; par l'analyse des attentes précises des commanditaires médicéens, amateurs de symboles et d'emblèmes ; par une réflexion philosophique plus générale sur l'attachement porté par le milieu néo-platonicien à un certain visage de l'Antiquité.
Ce sont ensuite les peintures et sculptures réalisées par Ghirlandaio et Giuliano da Sangallo pour le riche marchand Francesco Sassetti qui retiennent son attention, en particulier l'art du portrait déployé dans les fresques, interrogation que l'on retrouve dans l'étude qu'il mène sur le goût des grands marchands et banquiers toscans pour les œuvres flamandes et pour leurs propres portraits, en donateurs ou isolés, peints par Memling ou par Hugo van der Goes. Deux autres essais s'attachent aux superstitions de la Renaissance (le « savoir » astrologique, la divination, les écrits « prophétiques » et les débats des Réformés sur l'astrologie) : le premier sur l'étrange « salon des Mois » du palais Schifanoia à Ferrare, commande du duc Borso d'Este à Francesco del Cossa, peint sur les consignes de son astrologue Pellegrino Prisciani ; le second, confronte des écrits de Luther condamnant les supersitions à des gravures astrologiques ou de propagande antipapiste.
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Écrit par
- Martine VASSELIN : ancienne élève de l'École normale supérieure de Sèvres, maître de conférences en histoire de l'art des Temps modernes à l'université de Provence
Classification
Média