ESTOMAC
On peut se représenter notre estomac comme une dilatation du tube digestif formant une sorte de poche, entre la fin de l'œsophage et le début de l'intestin. Malgré cette appare nte simplicité de structure, il s'agit d'un organe dont le fonctionnement est relativement complexe. L'estomac joue un rôle important dans l'assimilation de notre nourriture. Il stocke momentanément les aliments pour les malaxer et les prédigérer avant de les délivrer de façon contrôlée à l'intestin. Dans le même temps, il détruit les germes microbiens ingérés. Enfin, c'est l'estomac qui produit le facteur intrinsèque indispensable à l'absorption intestinale de la vitamine B12. À côté de ces actions physiologiques bénéfiques, l'estomac est aussi la cause, ou la victime, d'un certain nombre d'affections dont la plus commune est la maladie ulcéreuse.
Fonctions mécaniques de l'estomac
La capacité de l'estomac de retenir, malaxer et expulser les aliments est due à l'activité contractile d'un important appareil de fibres musculaires. Comme dans le reste du tube digestif, ces fibres sont organisées en deux couches superposées, longitudinales et circulaires, permettant tous les mouvements possibles. Le tissu musculaire est très développé dans la partie basse de l'estomac (antre) qui a l'activité mécanique la plus importante, moins dans la partie haute (grosse tubérosité et fundus gastrique) qui joue plutôt le rôle d'un réservoir de remplissage.
Au niveau du cardia, jonction de l'estomac avec l'œsophage et surtout du pylore, jonction de l'estomac avec le duodénum, premier segment intestinal, existent des renforcements constitués de fibres circulaires qui constituent de puissants sphincters, dont la fermeture maintient la cavité gastrique close, notamment en direction de l'œsophage, mais aussi vers le duodénum tant que la pression intragastrique n'a pas atteint le seuil de franchissement pylorique. La durée pendant laquelle les aliments séjournent dans l'estomac varie en fonction de leur nature physicochimique et de leur valeur nutritive. Les liquides restent un temps compris entre trente minutes (eau pure) et deux heures (boissons sucrées). Ils franchissent le sphincter pylorique poussés par leur propre pression hydrostatique et par l'effet de poire exercé par les muscles de la grosse tubérosité et du fundus. La plupart des aliments solides ne quittent l'estomac qu'après avoir été réduits en fragments de quelques millimètres de diamètre (les fibres végétales font exception). Leur évacuation demande de trois à six heures. Elle se produit sous l'action d'ondes de contraction qui progressent de l'antre vers le pylore en poussant devant elles une portion du contenu gastrique (ondes péristaltiques). Pendant une première phase, le sphincter pylorique s'ouvre sous la pression propulsive et permet l'évacuation des plus petits fragments. Mais il se ferme ensuite alors que l'onde contractile continue à se propager. Il en résulte un phénomène de rétropulsion qui ramène le contenu gastrique du pylore vers l'antre. Cette succession d'aller et retour produit un vigoureux effet de brassage qui assure, à la longue, la destruction mécanique des aliments solides. Les matières grasses, qu'elles soient solides ou liquides, séjournent plus longtemps dans l'estomac et retardent son évacuation. L'arrivée des lipides dans l'intestin stimule en effet des récepteurs qui provoquent la fermeture du sphincter pylorique et inhibent la motricité antrale.
Les ondes péristaltiques gastriques sont créées par les cellules musculaires elles-mêmes. La différence de potentiel entre les faces interne et externe de la membrane de ces cellules (polarisation) n'est pas uniforme mais croît du haut au bas de l'estomac (de[...]
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Écrit par
- Miguel LEWIN : directeur de l'unité 10 de l'I.N.S.E.R.M., hôpital Bichat
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