ÉTAT ISLAMIQUE (EI) ou DAECH ou DAESH
Le théâtre syrien
Au début de 2011, en Syrie, l’insurrection contre le régime de Bachar al-Assad tourne rapidement à la guerre civile. C’est une occasion que saisit l’EII, dont les militants traversent sans difficulté la frontière irako-syrienne. Fin 2012, les groupes d’opposants syriens, majoritairement laïques au début, et qui constituaient la base du soulèvement anti-Bachar, sont affaiblis par les dissensions internes et l’enlisement du conflit, d’où une montée en puissance de groupes armés se revendiquant explicitement de l’islam combattant. Parmi eux, le Front islamique, une alliance de rebelles islamiques locaux, côtoie le Front al-Nosra, affilié à Al-Qaida (dirigé par Ayman al-Zawahiri depuis la mort de Ben Laden), ainsi qu’un groupe de combattants se réclamant d’Abou Bakr al-Baghdadi. En avril 2013, ce dernier annonce son intention de fusionner ses forces en Irak et en Syrie avec le Front al-Nosra, et de leur donner le nom d’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). La fusion est rejetée par le Front al-Nosra. La concurrence entre les deux groupes, déjà vive notamment en ce qui concerne le recrutement de nouveaux partisans, dégénère en conflit ouvert.
L’EIIL établit rapidement une domination sans partage sur certaines régions orientales de la Syrie, qui avaient depuis longtemps échappé au contrôle du gouvernement. Il impose à la ville de Raqqa et au territoire qui l’entoure une version stricte, littéraliste et violente de la loi islamique. La propagande de l’EIIL glorifie ses succès militaires, le traitement infligé à ses ennemis et à ceux qui violent la loi islamique, ce qui semble séduire un nombre croissant de nouvelles recrues radicalisées, venues de pays étrangers, dont le nombre reste difficile à évaluer. L’EIIL s’empare d’infrastructures clés de l’est de la Syrie, les raffineries de pétrole de la région lui procurant, grâce au marché noir international, d’importants revenus.
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