Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉTAT ISLAMIQUE (EI) ou DAECH ou DAESH

La proclamation d’un califat

Depuis son bastion de Raqqa, l’EIIL lance des offensives victorieuses en Syrie et en Irak et étend rapidement son territoire. En janvier 2014, il s’empare des villes irakiennes à majorité sunnite de Fallouja et Ramadi. Ses troupes se dirigent alors vers le nord. Prenant les armées gouvernementales au dépourvu, elles s’emparent, en juin, de Mossoul (la deuxième ville d’Irak) sans rencontrer de résistance. Au cours de sa progression, l’EILL diffuse photos et vidéos sur Internet, dans lesquelles il montre ses combattants exécutant en masse des soldats irakiens.

À la fin du mois de juin, l’EIIL proclame la restauration du califat dans les régions soumises à sa domination, avec al-Baghdadi comme calife. En conformité avec cette proclamation, l’EILL commence à se désigner lui-même sous le nom d’« État islamique », mais cette prétention à un leadership universel est largement rejetée par les autres groupes musulmans.

Dans les territoires sous son contrôle, l’État islamique entend assumer l’ensemble des prérogatives gouvernementales, depuis la collecte des impôts jusqu’à l’organisation des services collectifs. Maintien de l’ordre, éducation et santé doivent s’accorder à son interprétation littéraliste et rigoriste de la loi islamique. Des témoignages, mais aussi la propagande du groupe elle-même, signalent cependant à quel degré de violence l’État islamique doit avoir recours pour faire appliquer ses décrets et s’assurer la docilité de la population : exécutions publiques, amputations, coups de fouet sont monnaie courante. Les corps des exécutés sont exposés publiquement, en guise de mise en garde contre toute forme de désobéissance. De nombreux rapports font état de violences sexuelles, allant du mariage forcé à l’esclavage sexuel.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Médias

Soldat syrien gardant un puits de pétrole, près de Palmyre, 2015 - crédits : STR/ AFP

Soldat syrien gardant un puits de pétrole, près de Palmyre, 2015

Chute de Baghouz, Syrie, 2019 - crédits : Giuseppe Cacace/ AFP

Chute de Baghouz, Syrie, 2019

Autres références

  • AL-QAIDA

    • Écrit par
    • 1 087 mots
    ...n'apparaître, avec le recul, que comme une parenthèse sinistre, une aberration sans impact durable sur l'évolution des sociétés musulmanes. En revanche, Daech, l'acronyme arabe de l'État islamique en Irak et au Levant, qui a absorbé la branche irakienne d'Al-Qaida, remporte des succès importants à partir...
  • BOKO HARAM

    • Écrit par
    • 1 379 mots
    ...de son territoire. L’année 2015 est ainsi marquée par l’affaiblissement militaire du mouvement d’Aboubakar Shekau. Mais, en annonçant son allégeance à l’État islamique (qui contrôle une partie de la Syrie et de l’Irak) en mars 2015, il parvient à donner l’impression à l’opinion internationale, frappée...
  • CINQUIÈME RÉPUBLIQUE - Les années Hollande (2012-2017)

    • Écrit par
    • 7 029 mots
    • 3 médias
    ...finalement plus intervenir, la France renonce à le faire de manière isolée. Elle s’engage ensuite activement dans la coalition internationale qui s’oppose à l’État islamique (Daech), d’abord en Irak (2014), puis en Syrie (2015). De nombreuses interventions aériennes françaises frappent les bases djihadistes...
  • ÉGYPTE - L'Égypte républicaine

    • Écrit par , et
    • 38 768 mots
    • 16 médias
    ...balnéaires du sud de la péninsule, a laissé un lourd ressentiment. Après la révolution de 2011 et l’arrivée au pouvoir d’Al-Sissi, il s’y constitue une franchise de Daech. Ici, la porosité des frontières avec Gaza brouille les pistes et fait du Hamas, partenaire politique des Frères musulmans, la bête...
  • Afficher les 15 références