- 1. L'architecture coloniale espagnole
- 2. La Nouvelle-Angleterre
- 3. Le XVIIIe siècle georgien
- 4. Autour de l'Indépendance
- 5. Thomas Jefferson, président-architecte
- 6. La nouvelle Athènes
- 7. Le pittoresque
- 8. Le néo-gothique victorien
- 9. La modernité néo-romane de Henry H. Richardson
- 10. L'École des beaux-arts et l'Amérique
- 11. Le monumentalisme de l'agence McKim, Mead & White
- 12. L'École de Chicago
- 13. Louis Sullivan
- 14. Frank Lloyd Wright
- 15. Innovations dans l'habitat californien
- 16. L'architecture Art déco
- 17. Le style international
- 18. Le classicisme du style international d'après guerre
- 19. Le purisme de Mies van der Rohe
- 20. Variations sur le style international
- 21. Les contestations du style international
- 22. Louis Kahn
- 23. Le postmodernisme
- 24. Entre Rome et Las Vegas : Robert Venturi
- 25. Le néo-corbusianisme de Richard Meier
- 26. Philip Johnson et le pluralisme contemporain
- 27. Les architectures du déconstructivisme
- 28. Les derniers feux du postmodernisme
- 29. Vers une nouvelle génération de tours
- 30. L'architecture à l'ère de la mondialisation
- 31. Les suites du 11 septembre 2001 : la difficile gestation d'un projet commémoratif
- 32. Bibliographie
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) L'architecture
Frank Lloyd Wright
La même revendication d'indépendance artistique par rapport à l'Europe sous-tend l'œuvre du plus grand des disciples de Sullivan : Frank Lloyd Wright (1867-1959). Dans ses « maisons de la Prairie » construites entre 1895 et 1910, il cherche à définir un habitat unifamilial. Il entreprend ce qu'il appelle une « destruction de la boîte » avec un jeu de terrasses, de débords des toits qui prolongent la maison vers l'extérieur et brouillent les limites entre l'espace interne et l'espace externe. Il organise des plans centrifuges à partir de la cheminée, réminiscence des maisons coloniales de Nouvelle-Angleterre et véritable pivot constructif et symbolique de ses compositions. La fluidité des espaces intérieurs accompagne cette libération par rapport à une distribution traditionnelle trop cloisonnée. La maison est aussi abri et les toits aux larges débords, inspirés de l'architecture japonaise que F. L. Wright admirait tant, soulignent le caractère matriciel de l'espace interne. L'horizontalité dominante de ces maisons est un rappel des lignes de force du paysage plat des grandes plaines, manière pour Wright d'intégrer son architecture à la nature. La maison Willitts (1901) à Highland Park, Illinois, la maison Robie (1909) à Chicago et la maison Avery Coonley (1908) à Riverside, Illinois, figurent parmi les plus belles de la série. La publication en 1910 par l'éditeur berlinois Wasmuth d'un recueil de planches de ces maisons a contribué à faire connaître F. L. Wright dans certains cercles de l'avant-garde, en particulier aux Pays-Bas.
L'architecture domestique reste le souci principal de F. L. Wright dans l'entre-deux-guerres. Ses maisons californiennes évoquent certains édifices mayas et sont construites à l'aide de la technique des Textile blocks, qui fait du mur une sorte de tissu tramé en parpaings : maison Alice Millard, dite La Miniatura à Pasadena (1923) et maison Charles Ennis à Los Angeles (1923). Quant à la maison d'Edgar J. Kaufmann, la célèbre Maison sur la cascade à Mill Run, Pennsylvanie (1936), elle représente un manifeste d'architecture organique aux porte-à-faux audacieux et apporte une réponse polémique aux tenants du style international qui s'affirme alors.
Mais l'œuvre de F. L. Wright n'a pas vraiment fait école et ses réalisations brillantes ont une singularité qui les rend difficilement imitables. Dernière de ses œuvres majeures, le musée Solomon Guggenheim (1942-1959) à New York est une réalisation originale, mais le fait qu'il réponde mal au programme d'un musée manifeste le dédain que Wright portait aux arts autres que l'architecture.
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Écrit par
- Claude MASSU : professeur d'histoire de l'art à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur de l'École doctorale d'histoire de l'art
Classification
Médias