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ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) L'architecture

L'architecture Art déco

L'Art déco est le style dominant des années 1920, dites années de la prospérité. L'articulation volumétrique en masses orthogonales provient en partie des architectes de la Sécession viennoise, Otto Wagner et Josef Hoffmann. En mettant en avant une vision optimiste de l'époque machiniste, l'Exposition des arts décoratifs et industriels modernes à Paris en 1925 a trouvé des résonances aux États-Unis. En outre, de nouvelles solutions architecturales sont nées à New York du règlement d'urbanisme de 1916 qui imposait soit de construire des immeubles à redents, soit de n'occuper qu'une partie de la parcelle. Deux catégories d'édifices en ont résulté : la pyramide à degrés ou la tour dotée de décrochements. C'est l'Art déco, et non l'Art nouveau peu présent aux États-Unis, qui a joué le rôle d'art total allant de l'architecture proprement dite à la décoration intérieure, au mobilier, aux vêtements, etc. Le répertoire décoratif fait de motifs floraux stylisés, de chevrons, de zigzags, de lignes parallèles, etc. remplace progressivement les motifs historicistes ou traditionnels.

L'Art déco a marqué de son empreinte la Californie : on citera par exemple le Paramount Theater (1931) à Oakland de Timothy Pfluger, le Pan Pacific Auditorium à Los Angeles (1935, Wurdeman & Becket) ou encore le W. P. Story Building à Los Angeles (1934, Morgan, Walls & Clements). La Floride n'est pas en reste avec les nombreux hôtels et résidences Art déco construits à Miami Beach.

Chrysler Building - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Chrysler Building

Même s'il subsiste des témoins de l'architecture Art déco dans toutes les grandes villes américaines, c'est la ville de New York qui possède les édifices Art déco les plus spectaculaires : l'Empire State Building (1929-1931, Shreve, Lamb & Harmon), le Chanin Building (l927-1930, J. Sloan & M. T. Robertson), le Daily News Building (1930) et le McGraw Hill Building (1931), tous deux de Raymond Hood. L'édifice emblématique de l'Art déco, célèbre par son sommet en forme de seringue argentée est le Chrysler Building de William Van Alen (1930), dont l'iconographie exalte l'automobile et l'Amérique. Avec le Rockefeller Center (1931-1940, Reinhart & Hofmeister, Corbett, Harrison & Mac Murray, Hood & Fouilhoux) s'opère un changement d'échelle : c'est tout un quartier du midtown de Manhattan qui est planifié et ordonné autour d'une place et du R.C.A. Building. Au cœur de la crise, à l'époque du New Deal et des interrogations sur les limites du système capitaliste, il constitue un acte de foi dans les valeurs de l'initiative privée. Un programme iconographique complexe (peintures murales, bas-reliefs, sculptures, mosaïques, etc.) affirme ces intentions sous la thématique générale des New Frontiers.

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur de l'École doctorale d'histoire de l'art

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Médias

Le Capitole à Washington, 2 - crédits : Travelpix Ltd/ Getty Images

Le Capitole à Washington, 2

Robert Venturi et Denise Scott Brown - crédits : George Pohl/ The Architectural Archives ; University of Pennsylvania by the gift of Robert Venturi and Denise Scott Brown

Robert Venturi et Denise Scott Brown

Fuller Building - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Fuller Building