Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) L'architecture

Philip Johnson et le pluralisme contemporain

Nul plus que Philip Johnson (1906-2005) n'a incarné dans sa carrière influente et controversée l'évolution des goûts et de la sensibilité architecturale depuis la Seconde Guerre mondiale. Après s'être fait le propagandiste de l'architecture de Mies van der Rohe au point d'en imiter les principes et les structures (maison de verre à New Canaan, Connecticut, 1949), il prend ses distances à l'égard du maître à partir des années 1960 affirmant qu'« on ne peut pas ne pas connaître l'histoire ». Le siège de l'American Telephone and Telegraph Co. à New York (1984) renoue avec la division ternaire du gratte-ciel et avec la référence historiciste de l'ensemble (le bâtiment est couronné d'un fronton interrompu). Depuis cette date, l'œuvre de Philip Johnson (associé à John Burgee) est caractéristique de l'éclectisme radical dans la voie duquel l'architecture américaine semble s'être engagée à partir des années 1970 : gratte-ciel néo-Art déco, néo-gothiques, néo-classiques, etc. Charles Moore et sa scénographie architecturale, Michael Graves ou Helmut Jahn illustrent à des titres divers les formes plus ou moins ironiques de cet éclectisme contemporain.

À partir du début des années 1990, l'architecture américaine va connaître un certain épuisement de la contestation postmoderne. De nouvelles tendances apparaissent, centrées sur les rapports architecture/sculpture et sur les théories de la déconstruction. L'éclectisme postmoderne semble avoir épuisé ses effets dans le domaine du gratte-ciel et de la tour de bureaux ou d'habitation. De nouvelles solutions se dessinent qui sont souvent le fait d'architectes étrangers appelés à construire sur le sol américain. L'événement dramatique des attentats du 11 septembre 2001 a replacé au premier plan la question d'une monumentalité contemporaine, tiraillée entre les impératifs de la mémoire et les contraintes financières et urbanistiques.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur de l'École doctorale d'histoire de l'art

Classification

Médias

Le Capitole à Washington, 2 - crédits : Travelpix Ltd/ Getty Images

Le Capitole à Washington, 2

Robert Venturi et Denise Scott Brown - crédits : George Pohl/ The Architectural Archives ; University of Pennsylvania by the gift of Robert Venturi and Denise Scott Brown

Robert Venturi et Denise Scott Brown

Fuller Building - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Fuller Building