- 1. L'architecture coloniale espagnole
- 2. La Nouvelle-Angleterre
- 3. Le XVIIIe siècle georgien
- 4. Autour de l'Indépendance
- 5. Thomas Jefferson, président-architecte
- 6. La nouvelle Athènes
- 7. Le pittoresque
- 8. Le néo-gothique victorien
- 9. La modernité néo-romane de Henry H. Richardson
- 10. L'École des beaux-arts et l'Amérique
- 11. Le monumentalisme de l'agence McKim, Mead & White
- 12. L'École de Chicago
- 13. Louis Sullivan
- 14. Frank Lloyd Wright
- 15. Innovations dans l'habitat californien
- 16. L'architecture Art déco
- 17. Le style international
- 18. Le classicisme du style international d'après guerre
- 19. Le purisme de Mies van der Rohe
- 20. Variations sur le style international
- 21. Les contestations du style international
- 22. Louis Kahn
- 23. Le postmodernisme
- 24. Entre Rome et Las Vegas : Robert Venturi
- 25. Le néo-corbusianisme de Richard Meier
- 26. Philip Johnson et le pluralisme contemporain
- 27. Les architectures du déconstructivisme
- 28. Les derniers feux du postmodernisme
- 29. Vers une nouvelle génération de tours
- 30. L'architecture à l'ère de la mondialisation
- 31. Les suites du 11 septembre 2001 : la difficile gestation d'un projet commémoratif
- 32. Bibliographie
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) L'architecture
Le néo-gothique victorien
Sans connaître la même importance que le style néo-grec, le néo-gothique a représenté sous diverses formes une solution de rechange aux sévérités d'inspiration antique. Le Carpenter Gothic très populaire s'est imposé dans les maisons individuelles tandis que pour les édifices cultuels, Richard Upjohn, représentant du gothique ecclésiologiste inspiré par l'architecte anglais Augustus W. N. Pugin, propose son interprétation du gothique avec Trinity Church à New York (1841-1846). À partir des années 1860, les écrits de John Ruskin attirent l'attention sur le gothique victorien (High Victorian Gothic) dont l'éclectisme puise à des précédents gothiques allemands et italiens. De nombreux bâtiments publics (églises, universités, bibliothèques, etc.) ont été construits dans ce style.
Frank Furness (1839-1912) pousse à son paroxysme l'éclectisme et l'hétérogénéité du High Victorian Gothic. Dès ses premières œuvres, comme par exemple la Pennsylvania Academy of the Fine Arts à Philadelphie (1871-1876), il accumule détails discordants et surdimensionnés, combinaisons hétérodoxes de couleurs, de textures et d'ornements, mélange de motifs gothiques victoriens et d'éléments empruntés à l'architecture française du second Empire. La bibliothèque de l'université de Pennsylvanie (1887-1891) à Philadelphie dite Furness Building est une véritable anthologie de détails puisés dans toute l'histoire de l'architecture. Mais l'excès d'éclectisme tue ici l'idée même d'éclectisme. Quant au Provident Life and Trust Company Building (1876-1879) qui témoigne de l'influence de Viollet-le-Duc, il frappe par son caractère agressif et son aspect anthropomorphique. Frank Furness y brise les règles de composition traditionnellement admises et procède à des entrechoquements d'échelles et de matériaux. Longtemps sous-estimée, son importance est maintenant reconnue, et ce n'est pas un hasard, par un architecte contemporain lui aussi désireux de briser les règles, Robert Venturi.
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Écrit par
- Claude MASSU : professeur d'histoire de l'art à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur de l'École doctorale d'histoire de l'art
Classification
Médias