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ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) La musique

Minimalisme et éclectisme

Le minimaliste a marqué la musique américaine dès le début des années 1960 avec une série de règles implicites : centre d'attraction tonal, grandes structures, petits éléments mélodiques en générant de nouveaux, pulsations rythmiques régulières comme principe unificateur du langage...

Le plus important compositeur de cette école, Steve Reich (né en 1936), a cependant dépassé la technique de déphasage qu'il avait découverte (It'sGonna Rain, 1965) et le strict principe répétitif (Piano Phase, 1967 ;Violin Phase, 1968) pour élaborer des polyphonies rythmiques d'une plus grande richesse instrumentale (Music for 18 Musicians, 1976 ; Octet, 1979 ; Variations pour vents, cordes et claviers, 1980 ; City Life, 1995) et d'un chromatisme plus probant (The Desert Music, 1984 ; Sextet, 1985).

Philip Glass - crédits : Lynda Stone/ Hulton Archive/ Getty Images

Philip Glass

Philip Glass (né en 1937), marqué lui aussi par la musique indienne, en a exploité la rythmique originale (Music in Twelve Parts, 1974), avant de se consacrer principalement à l'opéra et au théâtre musical, renonçant aux formules traditionnelles pour un spectacle total où sont juxtaposés trames musicales, chorégraphies, éléments picturaux et textuels, sortes d'« opéras-portraits » où l'homme scientifique (Einstein on the Beach, 1976) rencontre l'homme politique (Satyagraha, 1980 ; Waiting for the Barbarians, 2005) et l'homme religieux (Akhnaten, 1984).

La puissante beauté de ces réalisations ne saurait cependant masquer la séduction d'autres ouvrages lyriques, de plus en plus nombreux dans les grandes compagnies d'opéra, les opéras-studios, les festivals ou certaines villes de moyenne importance possédant un civic center. On peut à cet égard mentionner Dominick Argento (1927-2019), William Bolcom, John Harbison, John Corigliano (tous trois nés en 1938), Thomas Pasatieri (né en 1945) et, surtout, John Adams (né en 1947), l'un des plus populaires parmi les postmodernes (Nixon in China, 1987 ; The Death of Klinghoffer, 1991 ; I WasLooking at the Ceiling and Then I Saw the Sky, 1995 ; El Ninõ, 2000 ; Doctor Atomic, 200  ; A FloweringTree, 2006). Il faut encore mentionner Stephen Sondheim (1930-2021), figure de proue de la comédie musicale.

John Corigliano - crédits : D.R.

John Corigliano

<it>Nixon in China</it>, J. Adams - crédits : Robbie Jack/ Corbis/ Getty Images

Nixon in China, J. Adams

Dans les autres domaines de l'expression musicale, on distinguera, par ailleurs, les amateurs de raretés – Lucia Dlugoszewski, 1931-2000 –, les éclectiques – Robert Starer (1924-2001), Donald Erb (1927-2008), George Crumb, William Bolcom (né en 1938), William Albright (1944-1998) –, les « électroniques » – Lejaren Hiller (1924-1994), Kenneth Gaburo (1926-1993), David Tudor (1926-1996), Jacob Raphael Druckman (1928-1996), Gordon Mumma (né en 1935), Jon Appleton (1939-2022), Charles Dodge (né en 1942) –, les fanatiques du jazz – Antony Braxton (né en 1945), Richard Danielpour (né en 1956), Michael Torke (né en 1961) –, les partisans de la « forme ouverte » – Earle Brown (1926-2002) – et ceux de la liberté, quelle qu'elle soit : Barney Childs (1926-2000), Christian Wolff (né en 1934)...

— André GAUTHIER

— Juliette GARRIGUES

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
  • : historien d'art et musicologue

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Médias

Aaron Copland - crédits : Erich Auerbach/ Getty Images

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George Crumb - crédits : Keith Beaty/ Toronto Star/ Getty Images

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