ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) Histoire des politiques économiques depuis 1945
Capitale | Washington |
Unité monétaire | Dollar des États-Unis (USD) |
Population (estim.) |
331 449 281 (2024) |
R.N.B. par habitant (USD) |
76 370 $ (2022) |
Remodelages du capitalisme américain
La crise des subprimes et la « grande récession » (2007-2009)
La crise de 2008, engendrée par la crise des subprimes de 2007, est une crise systémique, la plus profonde depuis 1929, et remet en question le fonctionnement du capitalisme américain. Elle se produit durant le second mandat de Georges W. Bush (2004-2008). Le chômage atteint 10 % en novembre 2009 et la croissance du PIB s’effondre à des taux négatifs (–3,9 % au second semestre 2009). Si l’éclatement de la bulle immobilière a pu engendrer une crise bancaire et financière puis générale et mondiale, c’est parce que la réglementation a permis une prise de risque accrue pour les banques ainsi que l’imbrication des activités de dépôt et d’investissement. La législation qui permettait l’octroi de crédits subprimes, c’est-à-dire en faveur de personnes à haut risque d’insolvabilité, a largement contribué au problème. D’autres lectures, au contraire, mettent en avant certains aspects d’une réglementation excessive qui auraient pu, paradoxalement, inciter le secteur financier à prendre plus de risques, ou encore une politique monétaire inadaptée, qui, à travers des taux d’intérêt relevés trop tard, aurait négligé les signes avant-coureurs de la crise et en aurait créé les conditions.
La sortie de crise par le retour de l’État fédéral et une politique monétaire accommodante
La stratégie de sortie de crise consiste cette fois-ci en un recours massif à l’État fédéral, qu’il s’agisse du plan de sauvetage de l’administration Bush, le Troubled Asset Relief Plan (2008) – destiné à stabiliser l’économie notamment via des prêts aux institutions en difficulté et le rachat des actifs toxiques de certaines sociétés – ou des mesures prises par l’administration Obama dans le cadre de l’American Recovery and Reinvestment Act (2009), plan très rooseveltien de dépenses fédérales en matière d’infrastructures, de soutien à la création d’entreprises et d’aide aux personnes touchées par la crise. L’institution d’un Green New Deal (2009) tente de concilier la relance et la protection de l’environnement : cent jours après sa prise de fonctions, le président Obama annonce avoir engagé des dépenses afin de promouvoir les énergies renouvelables, créatrices d’emplois et secteur clé pour la réduction de la dépendance énergétique du pays. La réintroduction de la réglementation financière, au moyen du Dodd-Frank Act de 2010, marque une étape importante et témoigne d’une volonté de stabiliser la finance et de prévenir les crises majeures avec les mêmes instruments que ceux de F. D. Roosevelt.
Le Patient Protection and Affordable Care Act de 2010, parfois appelé « Obamacare », rend la couverture sanitaire obligatoire, mais n’aboutit pas à une couverture universelle. Critiquée tour à tour pour son coût et pour l’atteinte aux prérogatives des États fédérés ou à la liberté individuelle, elle émerge finalement comme une mesure progressiste pragmatique : afin d’obtenir le vote au Congrès, elle se situe à mi-chemin entre un système privé et un système partiellement soutenu par l’État fédéral et partiellement géré par les États fédérés.
Si la fin du second mandat de Barack Obama (2012-2016) se caractérise par une relance effective, des emplois sauvés et la baisse du chômage au niveau qui précédait la crise, les inégalités ont continué de s’accroître. La période montre également les mérites de la politique monétaire accommodante menée par la Réserve fédérale afin d’accompagner les mesures de lutte contre la crise. Ainsi, le taux des fonds fédéraux – taux directeur de la Réserve fédérale correspondant au taux des prêts interbancaires au jour le jour – a été maintenu à un niveau historiquement bas, proche de zéro, et l’usage d’instruments non conventionnels, tels que le [...]
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Écrit par
- Ruxandra PAVELCHIEVICI : maître de conférences, université Côte d'Azur, Nice
Classification
Médias