- 1. Découvertes et explorations
- 2. La période coloniale
- 3. Guerre d'Indépendance ou révolution américaine ?
- 4. L'occupation du continent et son peuplement
- 5. Les débuts de la vie politique
- 6. L'ère jacksonienne
- 7. Lincoln et la Sécession
- 8. Développement économique et expansion continentale
- 9. Le grand tournant
- 10. Les États-Unis, puissance mondiale
- 11. Les difficultés de l'apogée
- 12. Les contradictions d'une superpuissance
- 13. L'après-11 septembre 2001
- 14. Chronologie contemporaine
- 15. Bibliographie
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) Histoire
Nom officiel | États-Unis d'Amérique (US) |
Chef de l'État et du gouvernement | Joe Biden (depuis le 20 janvier 2021) ; Donald Trump, élu en novembre 2024, prendra sa succession en janvier 2025 |
Capitale | Washington |
Langue officielle | Aucune |
Les États-Unis, puissance mondiale
La Première Guerre mondiale
Sans doute, la déclaration de guerre des États-Unis à l'Allemagne, le 4 avril 1917, peut être considérée comme l'aboutissement de la politique interventionniste esquissée depuis T. Roosevelt. En fait, l'opinion américaine tenait profondément à sa neutralité et considérait qu'elle n'avait aucun intérêt direct dans le conflit en cours. La communauté d'origine pouvait jouer aussi valablement dans les deux sens puisque à côté du vieux fonds anglo-saxon existait une nombreuse colonie germanique. L'argument démocratique n'avait pas davantage de poids, puisque l'autocratique Russie se trouvait dans le camp des démocraties occidentales. En fait, ce qui a motivé l'intervention américaine en 1917, comme la seconde guerre d'Indépendance un siècle plus tôt, ce sont les atteintes aux droits des neutres sur mer, en l'occurrence les torpillages systématiques de la marine allemande. Pour les Américains, la guerre n'est devenue idéologique que du jour où les Russes ont été éliminés, donc plusieurs mois après leur déclaration de guerre.
Si courte qu'ait été l'intervention militaire américaine, elle n'en a pas moins été décisive, car elle est venue au moment où les Alliés étaient en proie à la lassitude. L'arrivée massive d'approvisionnements et de munitions, le débarquement de troupes jeunes et fraîches eurent un poids considérable dans la décision de 1918 et assurèrent à Wilson un rôle déterminant dans les discussions d'armistice et de paix. Les « quatorze points » servirent de base aux négociations, avec l'accord des autres Alliés qui avaient seuls assumé la charge militaire depuis le début. Ainsi se développa un malentendu que Wilson lui-même ne perçut jamais clairement : les Américains étaient intervenus pour défendre la liberté des mers et, accessoirement, les Alliés, sans tenir à s'engager de façon permanente avec les puissances de la vieille Europe. Wilson, mû par son idéalisme naturel, crut pouvoir engager son pays, et se trouva désavoué par le Sénat quand il lui soumit le traité de Versailles (nov. 1919). Il fut également désavoué par les citoyens qui, aux élections de 1920, votèrent avec une énorme majorité pour un républicain falot, W. C. Harding.
La prospérité
« Business as usual », « return to normalcy », tels sont les slogans qui assurent aux républicains (1920-1932), une nouvelle période de prépondérance, jusqu'à la crise de 1929. Neuf années de vie matérielle facile, d'illusions, au cours desquelles le visage des États-Unis a changé. Les Américains ont découvert l'automobile, qui transforme leur genre de vie : ils désertent les villes pour aller s'installer dans des banlieues aérées, abandonnant les zones urbaines aux pauvres et aux Noirs. Ils découvrent aussi les avantages de l'électricité dans ses multiples applications ménagères, si bien que leurs demeures se transforment en laboratoires. Les monstres sacrés du cinéma sont représentatifs de ce nouvel univers. Frénétiquement, les Américains se lancent dans les affaires, achètent des actions qu'ils revendent quelques semaines plus tard avec un grand bénéfice. Loin de l'« inconstante Europe », tout semble leur réussir, et avant tout le passage d'une Amérique hier encore imprégnée de puritanisme à une Amérique de plaisirs et de jouissances.
L'envers du tableau fait apparaître bien des tares. D'abord, l'extraordinaire développement du gangstérisme, favorisé par l'impuissance sinon la complicité de la police, stimulé par la prohibition inscrite dans le 18e amendement ratifié en 1919. C'est la grande époque des bars clandestins, des maisons de rendez-vous, des speak-easies, des bootleggers. Une véritable hystérie[...]
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Écrit par
- Claude FOHLEN : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
- Annick FOUCRIER : historienne, professeure émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, histoire de l'Amérique du Nord, UMR SIRICE 8138
- Marie-France TOINET : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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