- 1. Découvertes et explorations
- 2. La période coloniale
- 3. Guerre d'Indépendance ou révolution américaine ?
- 4. L'occupation du continent et son peuplement
- 5. Les débuts de la vie politique
- 6. L'ère jacksonienne
- 7. Lincoln et la Sécession
- 8. Développement économique et expansion continentale
- 9. Le grand tournant
- 10. Les États-Unis, puissance mondiale
- 11. Les difficultés de l'apogée
- 12. Les contradictions d'une superpuissance
- 13. L'après-11 septembre 2001
- 14. Chronologie contemporaine
- 15. Bibliographie
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) Histoire
Nom officiel | États-Unis d'Amérique (US) |
Chef de l'État et du gouvernement | Joe Biden (depuis le 20 janvier 2021) ; Donald Trump, élu en novembre 2024, prendra sa succession en janvier 2025 |
Capitale | Washington |
Langue officielle | Aucune |
Les difficultés de l'apogée
Les années cinquante et soixante, dans la mémoire collective des Américains, restent l'âge d'or des États-Unis : puissants, riches et respectés, ils dominaient le monde et chacun vivait bien – ou pouvait espérer vivre mieux bientôt ; capitalisme et démocratie étaient les mamelles de la réussite et de la prospérité. La fin de la Seconde Guerre mondiale inquiète pourtant les Américains : il faut passer de la guerre à la paix, à l'extérieur comme à l'intérieur, et la prouesse semble d'autant moins aisée à réaliser que le plus grand président qu'aient connu les États-Unis est mort à la veille de la victoire.
Un ancien chemisier en faillite, qui a gravi peu à peu les échelons de la machine démocrate jusqu'à devenir vice-président des États-Unis, Harry S. Truman, accède à la présidence par le hasard de la mort de Franklin D. Roosevelt. La situation est d'autant plus préoccupante que l'homme a été soigneusement tenu à l'écart de toute décision : un homme sans qualités détient le pouvoir dans un moment extraordinaire et il s'en tirera fort bien, à la surprise générale. Même l'opinion, plutôt réticente, le réélit contre toute attente en 1948.
Il faut d'abord terminer la guerre. En Europe, la reddition allemande (8 mai 1945) suit de quelques semaines la disparition de F. D. Roosevelt. En revanche, le Japon résiste. Truman se résout à lancer la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août et sur Nagasaki, le 9 août 1945. La décision demeure controversée mais l'objectif est atteint : le 14 août, le Japon accepte l'armistice sans condition. La guerre, à l'Ouest comme à l'Est, est finie. Les États-Unis espèrent en empêcher la réapparition par la création d'organisations multilatérales chargées de sauvegarder la paix, notamment en favorisant le développement économique : l'ONU (Organisation des nations unies, San Francisco, juin 1945) ou le FMI (Fonds monétaire international, Bretton Woods, juill. 1944).
Le retour à la paix achève d'accréditer la normalité de l'interventionnisme fédéral et de la domination présidentielle qui se sont manifestés depuis le New Deal. La présidence se donne alors les moyens d'action qui ne manqueront pas de lui permettre la tentation impériale : création du Council of Economic Advisers en 1946, de la CIA (Central Intelligence Agency) et du National Security Council en 1947.
La reconversion réussie
La reconversion vers une économie de paix provoque quelques soubresauts : l'inflation et le chômage croissent, le pouvoir d'achat diminue, des grèves massives éclatent (107 millions de journées de grève en 1946) et les agriculteurs semblent porter le coup de grâce au gouvernement démocrate en se refusant à livrer leurs produits sans augmentation des prix. Les effets des difficultés économiques et de l'agitation sociale ne se font pas attendre : les élections législatives de novembre 1946 sont un raz de marée républicain. La loi Taft-Hartley, qui restreint les prérogatives syndicales, est votée en 1947, dans la foulée, par la nouvelle majorité conservatrice. Pourtant, l'État réussit à rétablir à la fin de la décennie la situation économique (l'industrialisation massive, réalisée à coup de crédits fédéraux pour l'effort de guerre, va permettre de répondre rapidement à la demande civile : équipement ménager et travaux publics relancent la machine) et sociale (G.I. Bill of Rights de 1944, qui permet aux soldats démobilisés d'entreprendre des études universitaires, et augmentation du salaire minimum en 1949). L'économie demeure cependant fragile : c'est une nouvelle guerre, la guerre de Corée (1950-1953) qui établira vraiment la prospérité.
L'évolution extérieure n'est pas plus aisée. Malgré son raidissement[...]
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Écrit par
- Claude FOHLEN : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
- Annick FOUCRIER : historienne, professeure émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, histoire de l'Amérique du Nord, UMR SIRICE 8138
- Marie-France TOINET : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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