- 1. Découvertes et explorations
- 2. La période coloniale
- 3. Guerre d'Indépendance ou révolution américaine ?
- 4. L'occupation du continent et son peuplement
- 5. Les débuts de la vie politique
- 6. L'ère jacksonienne
- 7. Lincoln et la Sécession
- 8. Développement économique et expansion continentale
- 9. Le grand tournant
- 10. Les États-Unis, puissance mondiale
- 11. Les difficultés de l'apogée
- 12. Les contradictions d'une superpuissance
- 13. L'après-11 septembre 2001
- 14. Chronologie contemporaine
- 15. Bibliographie
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) Histoire
Nom officiel | États-Unis d'Amérique (US) |
Chef de l'État et du gouvernement | Joe Biden (depuis le 20 janvier 2021) ; Donald Trump, élu en novembre 2024, prendra sa succession en janvier 2025 |
Capitale | Washington |
Langue officielle | Aucune |
La période coloniale
Assez vite, chacune des treize colonies prit une physionomie originale, favorisée par une large autonomie. Elles eurent leur régime propre, différent l'un de l'autre, et si elles conservaient des rapports lointains avec Londres, elles n'avaient aucun lien entre elles. Certaines étaient colonies de la Couronne, d'autres colonies à chartes, d'autres encore colonies de propriétaires. Mais toutes avaient des institutions analogues : un gouverneur, choisi parmi les vieilles familles et représentant la Couronne ; une assemblée, élue par les propriétaires et chargée de voter les impôts.
Diversité régionale
Le groupe du Sud – Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud et Georgie – vit de l'exploitation du sol, divisé en plantations sur lesquelles travaillent des esclaves noirs sous la surveillance d'intendants (overseers). Le Sud est une région semi-tropicale, favorable à la grande culture de produits complémentaires de ceux de l'Europe ou nouveaux : tabac, maïs, riz, indigotier et, surtout, plus tard, le coton. Les conditions climatiques y rendent le travail très pénible pour des Européens, qui ont préféré importer depuis 1618 des Noirs d'Afrique, vendus comme esclaves par les puritains du Massachusetts ou du Rhode Island sur les marchés locaux ou antillais. La société sudiste est ainsi compartimentée en trois groupes : les Noirs, esclaves, privés de droits ; les planteurs, constituant une aristocratie financière et politique ; les Blancs pauvres, pourvus de droits mais dépourvus d'influence.
Le groupe du Nord – Nouvelle-Angleterre, Rhode Island, Massachusetts, New Hampshire et Connecticut – est peuplé à l'origine par des puritains et des dissidents fuyant la persécution des Stuarts. La vie quotidienne y est profondément marquée par une morale religieuse très rigide, l'esprit d'intolérance à l'égard des chrétiens non calvinistes et l'hospitalité offerte aux juifs. La théocratie a marqué le gouvernement local, la vie intellectuelle (collège de Harvard, 1636), les relations sociales. Sol et climat rendent aléatoire l'agriculture, qui cède ici la première place au trafic des ports (rhum, mélasses, esclaves) et à de nombreuses activités artisanales (petits ateliers de poterie, d'orfèvrerie, constructions navales). Aussi la vie urbaine y est-elle plus développée que dans le Sud, avec une métropole connue pour son austérité, Boston.
Le groupe du centre – New York, New Jersey, Pennsylvanie et Delaware – est le plus mêlé du point de vue ethnique, car la vallée de l'Hudson a été colonisée par des Hollandais, le Delaware par des Suédois et la Pennsylvanie par des quakers aux mœurs simples et aux idées tolérantes. La position centrale en fait une région de contacts entre le Nord et le Sud, et c'est là que se sont développées les deux grandes villes, New York et surtout Philadelphie, la plus belle et la plus grande ville d'Amérique, avec son plan régulier, imposé par William Penn, et une activité intellectuelle sans rivale.
Une double menace
Les Indiens, peu nombreux sans doute le long de la côte, sont toujours présents. À leur égard, les colons adoptèrent des attitudes différentes, allant de la franche hostilité des puritains, qui les considéraient comme des suppôts de Satan, à la bonté des quakers, les seuls à les traiter sur un pied d'égalité. Les Indiens apprirent aux nouveaux venus à cultiver le maïs (Indian corn), le tabac, le potiron, et reçurent en échange le cheval, les armes à feu, les métaux, mais furent atteints par la syphilis et d'autres maladies contagieuses. Le grand sujet de friction était la possession du sol, que revendiquaient les colons par droit de conquête et que leur refusaient les Indiens, ignorants de ce qu'était la propriété individuelle. À la différence des Français et[...]
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Écrit par
- Claude FOHLEN : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
- Annick FOUCRIER : historienne, professeure émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, histoire de l'Amérique du Nord, UMR SIRICE 8138
- Marie-France TOINET : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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