- 1. Découvertes et explorations
- 2. La période coloniale
- 3. Guerre d'Indépendance ou révolution américaine ?
- 4. L'occupation du continent et son peuplement
- 5. Les débuts de la vie politique
- 6. L'ère jacksonienne
- 7. Lincoln et la Sécession
- 8. Développement économique et expansion continentale
- 9. Le grand tournant
- 10. Les États-Unis, puissance mondiale
- 11. Les difficultés de l'apogée
- 12. Les contradictions d'une superpuissance
- 13. L'après-11 septembre 2001
- 14. Chronologie contemporaine
- 15. Bibliographie
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) Histoire
Nom officiel | États-Unis d'Amérique (US) |
Chef de l'État et du gouvernement | Joe Biden (depuis le 20 janvier 2021) ; Donald Trump, élu en novembre 2024, prendra sa succession en janvier 2025 |
Capitale | Washington |
Langue officielle | Aucune |
Guerre d'Indépendance ou révolution américaine ?
Les historiens américains ont coutume de qualifier de révolution la sécession avec la mère patrie ; ceux des autres pays préfèrent parler d'indépendance. Comment trancher ce débat ?
Les opérations militaires
Le conflit a mis aux prises des effectifs limités dans des campagnes de type colonial. Les insurgents ne pouvaient compter que sur les milices, mal entraînées, insuffisamment armées, formées à la lutte contre les Indiens, mais non à celle contre des troupes régulières, comme l'étaient les régiments britanniques. Elles manquaient d'approvisionnements, de munitions, habituées qu'elles étaient à dépendre de l'Angleterre. Le second Congrès continental, rassemblé à Philadelphie en mai 1775, choisit comme commandant en chef George Washington, un planteur de Virginie, qui avait fait l'apprentissage de la guerre en combattant contre les Français quinze ans plus tôt. Il comprit la nécessité de rechercher un allié, qui ne pouvait être qu'une puissance maritime, et choisit la France, désireuse de prendre sa revanche sur les humiliations subies de la part de l'Angleterre au cours du siècle. La victoire des troupes américaines sur celles de Burgoyne, à Saratoga (17 oct. 1777), et la persuasive insistance de Benjamin Franklin, envoyé comme ambassadeur à Paris, entraînèrent l'intervention française. Une alliance fut signée le 6 février 1778, en vertu de laquelle les deux alliés s'engageaient à ne pas signer de paix séparée. La France apportait son appui militaire, avec un corps expéditionnaire commandé par Rochambeau, l'aide des flottes d'Estaing et de De Grasse, l'alliance espagnole. En outre des patriotes allèrent au secours des insurgents, comme Lafayette, comme les Polonais Kosciusko et Pulaski, ou, plus simplement des spécialistes, comme le Prussien von Steuben.
L'appui moral, puis matériel, de la France survint au moment où les troupes américaines connaissaient une crise de découragement dans leurs quartiers d'hiver de Valley Forge, aux portes de Philadelphie. Les Français apportaient surtout une force navale, seule capable de briser le blocus des Anglais et de leur arracher la maîtrise des mers, condition du succès. Ainsi s'explique la victoire de Yorktown (19 oct. 1781), décisive dans la mesure où elle mettait fin à la résistance de l'armée et de la flotte britanniques. Les Américains avaient gagné leur indépendance, après une guerre de type classique et avec l'appui de l'ennemie héréditaire de leur mère patrie.
La révolution politique
Sur le plan politique, l'importance de la décision américaine ne saurait être sous-estimée : les treize colonies sont les premières à s'être libérées de la tutelle européenne et forment le premier pays à s'être donné une constitution écrite, à appliquer les principes qui, de Locke à Montesquieu, ont inspiré les gouvernements modernes. La déclaration d'indépendance, rédigée par Thomas Jefferson et adoptée par le second Congrès continental le 4 juillet 1776 – date devenue depuis celle de la fête nationale (Independence Day) –, rappelait les griefs des colons contre l'Angleterre et énonçait un certain nombre de principes : gouvernement fondé sur un contrat entre les intéressés, obligation pour ce gouvernement de protéger les droits naturels, devoir pour le peuple de refuser l'obéissance si ces principes ne sont pas respectés. Après celle du Parlement, les Américains rejetaient l'autorité du roi d'Angleterre. En ce sens, il s'agissait véritablement d'un acte révolutionnaire, le premier d'une longue série qui, par la Révolution française et le mouvement des nationalités, allait conduire à la Révolution russe de 1917. La Déclaration d'indépendance a posé les principes qui guidèrent[...]
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Écrit par
- Claude FOHLEN : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
- Annick FOUCRIER : historienne, professeure émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, histoire de l'Amérique du Nord, UMR SIRICE 8138
- Marie-France TOINET : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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