- 1. Découvertes et explorations
- 2. La période coloniale
- 3. Guerre d'Indépendance ou révolution américaine ?
- 4. L'occupation du continent et son peuplement
- 5. Les débuts de la vie politique
- 6. L'ère jacksonienne
- 7. Lincoln et la Sécession
- 8. Développement économique et expansion continentale
- 9. Le grand tournant
- 10. Les États-Unis, puissance mondiale
- 11. Les difficultés de l'apogée
- 12. Les contradictions d'une superpuissance
- 13. L'après-11 septembre 2001
- 14. Chronologie contemporaine
- 15. Bibliographie
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) Histoire
Nom officiel | États-Unis d'Amérique (US) |
Chef de l'État et du gouvernement | Joe Biden (depuis le 20 janvier 2021) ; Donald Trump, élu en novembre 2024, prendra sa succession en janvier 2025 |
Capitale | Washington |
Langue officielle | Aucune |
L'occupation du continent et son peuplement
En 1789 est né un nouvel État qui va en un siècle devenir une des grandes puissances mondiales et, en un siècle et demi, l'un des deux « Grands ». Comment s'est faite cette prodigieuse ascension ? D'une part, à la suite de l'extension vers l'ouest des treize États originels qui repoussèrent les frontières successives jusqu'à la côte du Pacifique ; de l'autre, par un affermissement du régime et des institutions, au prix de crises qui ont mis en jeu l'existence même de l'Union.
Le mécanisme de l'expansion vers l'Ouest
En 1789 comme trente ans plus tôt, les États-Unis occupaient une bande de terrain située entre la côte atlantique et les Appalaches, mais plusieurs dizaines de milliers de pionniers avaient déjà franchi ces monts. Qu'allait-on faire des territoires entre Appalaches et Mississippi, sur lesquels plusieurs États avaient affirmé leurs prétentions ? Après discussion, ils en firent abandon à l'Union, et celle-ci en scella le sort dans la grande ordonnance de 1787, contemporaine de la Constitution. Les régions de l'Ouest pourraient former des territoires qui, une fois les 60 000 habitants atteints, pourraient être admis comme États dans l'Union, sur un pied d'égalité avec les États fondateurs. Formule très souple et libérale qui, plus que le cadre constitutionnel, allait démocratiser le pays.
Dès cette époque, et pour un siècle, sont fixés les grands traits de la Frontière, cette zone pionnière dans laquelle s'établissent des colons en quête de terres et de liberté, plus soucieux d'efficacité que de légalité. Sans admettre totalement la thèse de Frederick Jackson Turner sur le rôle de la Frontière dans la formation de la démocratie américaine, on peut reconnaître son importance dans la psychologie des individus. Le pionnier doit affronter un monde nouveau, étranger à la civilisation, éloigné des centres urbains, exposé au danger des Indiens ; au fur et à mesure de l'avance du front pionnier, ceux-ci étaient dépouillés de leurs terres et rejetés vers l'ouest. En 1763, on pouvait encore penser que les Appalaches seraient une barrière avec le monde inconnu des Indiens. Mais pas plus qu'aucune autre chaîne montagneuse les Appalaches n'étaient infranchissables, si bien qu'il fut nécessaire de passer de nouveaux traités avec les nations indiennes : dès les premières années de la République, les traités de Fort Stanwix avec les Iroquois, de Fort McIntosh avec les Chippewas, Ottawas et Delawares, de Hopewell avec les Cherokees, Choctaws et Chickasaws, et bien d'autres, avaient tenté de cantonner les Indiens et de les soustraire à l'exploitation des colons. Mais les frontières fixées par ces traités étaient violées avant même que le traité n'eût été signé, tellement était irrésistible et incontrôlable l'avance des pionniers. Au mieux, le gouvernement fédéral n'eut que quelques milliers d'hommes pour surveiller des milliers de kilomètres carrés de no man's land où tous les abus étaient tolérés.
Devant l'avance désordonnée de ces pionniers apparut une nouvelle solution, celle de déporter les tribus indiennes au-delà du Mississippi, dans ce qui reçut le nom générique d'Indian Territory. De 1800 à 1835, pratiquement toutes les tribus de l'Est furent déportées, dans des conditions de transport et d'installation effroyables, dans leur nouvelle patrie, attribuée « pour toujours ». Seuls quelques Iroquois, Cherokees et Séminoles échappèrent au sort commun, soit par la ruse, soit par la force. La place était libre pour l'installation des Blancs, et de nouveaux États furent successivement admis dans l'Union : Vermont (1791), Kentucky (1792), Tennessee (1796), Ohio (1803).
L'application de la Constitution[...]
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Écrit par
- Claude FOHLEN : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
- Annick FOUCRIER : historienne, professeure émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, histoire de l'Amérique du Nord, UMR SIRICE 8138
- Marie-France TOINET : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias