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ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) La démocratie institutionnelle

Nom officiel

États-Unis d'Amérique (US)

    Forme de gouvernement

    République fédérale avec deux chambres législatives (Sénat [100], Chambre des représentants [435 1])

    • Exclut les délégués du district de Columbia, des îles Vierges américaines, des Samoa américaines, des îles Mariannes-du-Nord et de Guam, ainsi qu'un commissaire résident de Porto Rico ; ces 6 membres n'ont pas le droit de vote.
    Chef de l'État et du gouvernement

    Joe Biden (depuis le 20 janvier 2021) ; Donald Trump, élu en novembre 2024, prendra sa succession en janvier 2025

      Principes et attitudes politiques

      Naguère considéré comme reposant sur un consensus sans faille, l'équilibre américain apparaissait bien compromis vers 1965-1970. Les valeurs du pays, sa structure sociale étaient combattues par des minorités qui n'hésitaient pas à user de violence ; on voyait éclater des conflits idéologiques aigus. D'autres pays, d'autres sociétés savent que la contestation fait partie de leur vie normale ; aux États-Unis, il était admis que les affrontements ne devaient pas être à caractère idéologique. Or les militants, Noirs et étudiants, situés délibérément en marge du système politique, ne sont pas seuls à en enfreindre les règles supposées : la désignation du sénateur Goldwater comme candidat républicain de droite à la présidence en 1964, la percée réussie en 1968 par le gouverneur Wallace, partisan de la ségrégation raciale, l'élection de Nixon en 1968 et sa réélection triomphale en 1972, la victoire de Reagan en 1980 et 1984, l'élection de G. Bush en 1988, comme celle de B. Clinton en 1992, ou celle de G. W. Bush en 2000 ont rappelé que l'idéologie américaine n'est pas forcément une. Une vraie division entre « libéraux » et « conservateurs » est perceptible. La « révolution conservatrice » des années 1980, l'influence de la droite chrétienne et le succès du « Contrat pour l'Amérique », proposé par Newt Gingrich, qui assure aux Républicains la maîtrise des deux Chambres en 1994 et à Gingrich la présidence de la Chambre des représentants, convainquirent les stratèges démocrates et, au premier chef, Clinton que leur parti devait cesser d'être considéré comme « libéral », et aller de la gauche vers le centre. John Kerry, candidat démocrate perdant de l'élection présidentielle de 2004 n'avait toujours pas d'autre solution.

      Les limites de la démocratie

      Dans leur immense majorité, les Américains apparaissent cependant attachés à la démocratie. À la question « De quoi êtes-vous le plus fier dans votre pays ? » 85 p. 100 des Américains interrogés en 1960 pour l'enquête d'Almond et Verba répondaient : des institutions (la Constitution, la liberté, la démocratie, etc.). De très nombreuses enquêtes confirment que beaucoup d'Américains sont persuadés de la supériorité des institutions – et du système économique – de leur pays. Mais, lorsqu'on les interroge sur le degré de confiance qu'ils accordent à chacune de ces institutions, les résultats sont préoccupants : une certaine « aliénation » à l'égard de la vie politique s'est durablement installée.

      Chez les électeurs mêmes, on observe une quasi-unanimité dès qu'il est question des règles élémentaires du jeu politique et des grands principes abstraits ; mais bien des enquêtes confirment ce que montre l'observation banale : beaucoup d'Américains refusent certaines conséquences de l'idéal démocratique auquel ils croient adhérer. À propos de la légitimité de la censure, des droits des minorités, de l'égalité de tous les citoyens, on s'aperçoit que les attitudes démocratiques sont d'autant plus marquées que le niveau d'instruction et d'activité politique des individus est élevé. Souvent divisée sur la politique à suivre, l'élite manifeste une adhésion à la démocratie sensiblement plus intense que celle des masses ; elle est mieux à même de comprendre le fonctionnement du système politique, et les valeurs de ses membres tendent à se renforcer mutuellement.

      Un tel hiatus entre une élite attachée à la démocratie et des masses plus indifférentes, voire résignées, est-il grave pour le fonctionnement du système ? Pas nécessairement, à condition que les indifférents ou les adversaires de la démocratie restent passifs, et que certains membres de l'élite[...]

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      Écrit par

      • : ancien directeur scientifique de la Fondation nationale des sciences politiques.
      • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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      Médias

      Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, 1985 - crédits : White House/ Archive Photos/ Getty Images

      Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, 1985

      Tranchée au Vietnam - crédits : Hulton-Deutsch/ Corbis Historical/ Getty Images

      Tranchée au Vietnam

      États-Unis : Congrès et gouverneurs depuis 1970 - crédits : Encyclopædia Universalis France

      États-Unis : Congrès et gouverneurs depuis 1970