ÉTHERS-OXYDES
Structure et propriétés physiques
La structure géométrique des éthers est assez proche de celles de l'eau et des alcools. L'atome d'oxygène (hybridation sp3) échange avec les deux groupes carbonés des liaisons σ dont l'angle est plus ouvert que dans le cas de l'eau ou des alcools par suite de la répulsion entre les deux groupes alkyle. La conformation de l' éther éthylique est très comparable à celle du n-pentane ; celle du tétrahydrofurane (de masse moléculaire comparable) laisse un atome d'oxygène beaucoup plus dégagé et qui pourra donner lieu à des associations plus solides. Les températures d'ébullition des éthers sont légèrement supérieures à celles des alcanes de masse moléculaire voisine : l'éther méthylique est un gaz, ainsi que l'éther mixte de méthyle et d'éthyle ; elles sont nettement inférieures à celles des alcools correspondants. Les premiers termes sont solubles dans l'eau : l'éther éthylique dissout 1,5 p. 100 d'eau et l'eau en dissout 7,5 p. 100. Ce sont d'excellents solvants qui, par leur fonction oxygénée, présentent une affinité pour les centres acides (électrophiles) et, par leur chaîne hydrocarbonée, manifestent une affinité lipophile.
Du fait de sa volatilité (Téb = 35 0C), l'éther éthylique, dont la densité de vapeur (2,55 g . l-1) représente plus de deux fois celle de l'air, est un solvant dangereux : il a tendance à s'accumuler dans les parties basses du laboratoire et à provoquer des incendies lorsqu'il est au contact d'une flamme, ou même simplement d'un point chaud.
Un autre danger des éthers légers utilisés comme solvants est leur facile oxydation à l'air, qui conduit à la formation d'hydroperoxydes (et de peroxydes) très instables et peu volatils, décelables et dosables par l'iodure de potassium qu'ils oxydent en iode. Ces éthers, dans cette utilisation, doivent être traités par des réducteurs, comme le sulfate ferreux, avant d'être distillés à sec. Le tétrahydrofurane (THF) est moins volatil que l'éther éthylique, il présente des propriétés de solvatation plus marquées (moindre gène stérique à la solvatation) et est miscible à l'eau avec laquelle il forme un azéotrope à 4,3 p. 100 d'eau.
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Écrit par
- Jacques METZGER : professeur de chimie organique à la faculté des sciences de Marseille
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Média
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