ÉTHIOPIE
Nom officiel | République démocratique fédérale d'Éthiopie (ET) |
Chef de l'État | Sahle-Work Zewde (depuis le 25 octobre 2018) |
Chef du gouvernement | Abiy Ahmed (depuis le 2 avril 2018) |
Capitale | Addis-Abeba |
Langue officielle | Aucune 1
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Unité monétaire | Birr éthiopien (ETB) |
Population (estim.) |
109 900 000 (2024) |
Superficie |
1 120 000 km²
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L'Église d'Éthiopie
Le christianisme fut introduit en Éthiopie vers l'an 320 par deux laïcs syriens, Edesius et Frumentius, qui y convertirent le souverain après avoir été conduits à sa cour à la suite d'un naufrage en mer Rouge. Frumentius, après avoir reçu l'ordination épiscopale de saint Athanase, patriarche d'Alexandrie, devint le premier évêque du pays. Fidèle à ce précédent, l'Église d'Éthiopie allait recevoirs ses hiérarques de l'Église copte jusqu'auxxe siècle. Vers 480, un groupe de moines syriens (les Neuf Saints) donna un nouvel essor au christianisme éthiopien, y introduisant à la fois le monachisme (dont le rôle sera capital) et le monophysisme, au moins sous la forme d'un refus des formulations du Concile de Chalcédoine (451), qui renforçait ses liens avec l'Église d'Alexandrie. De cette époque dateraient les monastères les plus célèbres : Debra Damo et Debra Libanos notamment ; ce dernier fut réorganisé par Tekla Haymanot vers 620.
Vers l'autonomie
L'invasion islamique de la vallée du Nil, en 640, coupa l'Église d'Éthiopie du reste de la chrétienté : son histoire reste mal connue pour la période du viie au xiiie siècle. L'Histoire des patriarches (coptes) d'Alexandrie, écrite au xe siècle, relate cependant que, par la menace de mesures de rétorsion sur leurs sujets musulmans, les souverains éthiopiens purent protéger, à plusieurs reprises, leurs coreligionnaires d'Égypte de la persécution. Six siècles plus tard, la découverte du pays par les Portugais, et surtout l'aide qu'ils lui apportèrent dans la lutte contre l'invasion musulmane, amena l'Église au contact du catholicisme pendant deux siècles, et même à une union avec Rome. Elle fut éphémère (1626-1632), surtout à cause des tendances latinisantes des jésuites. Le xxe siècle s'est caractérisé par l'émancipation canonique de l'Église vis-à-vis de celle d'Alexandrie : en 1929, elle obtint l'ordination de cinq évêques autochtones ; en 1948, l'existence d'un archevêque éthiopien fut acceptée ; en 1959, un accord définitif consacra l' autocéphalie de l'Église avec un patriarche catholicos à sa tête ( abouna). Ce dernier, éthiopien, devait simplement reconnaître la primauté d'honneur du pape d'Alexandrie, qui procédait à son ordination. Le chef de l'ordre monastique (etcheguié) gardait un rôle considérable dans un pays qui comptait des milliers de couvents. Son titre et sa fonction furent repris par l’abouna en 1971.
Le renouveau contemporain
L'Église d'Éthiopie, qui a été l'épine dorsale de la nation, a bénéficié pour son renouveau contemporain de la sollicitude de l'empereur Hailé Sélassié. Il a favorisé la traduction de la Bible en amharique, comme l'introduction partielle de cette langue dans une liturgie jusqu'alors tout entière en guèze. De même, il a créé une école théologique en 1944, pour un clergé surabondant mais peu instruit ; qu'il ait placé à la tête de celle-ci un Arménien puis un Syrien du Malabar témoignait de son souci de regrouper les Églises sœurs non chalcédoniennes. L'Église éthiopienne, la plus nombreuse (huit millions de fidèles), et seule à être une Église d'État, prit conscience de ses responsabilités en ce sens, comme en témoigne la rencontre organisée à Addis-Abeba entre toutes ces Églises en 1965. L'empereur aurait voulu également lui voir assumer un rôle social en rapport avec son immense richesse foncière : sa collaboration avec le Conseil œcuménique des Églises l'y aida quelque peu.
Proche parente de l'Église copte, l'Église d'Éthiopie n'en est pas une simple réplique. Elle a une liturgie qui lui est propre : jeûne très développé (deux cent cinquante jours par[...]
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Écrit par
- Jean CHAVAILLON : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., ancien directeur du Laboratoire de recherche sur l'Afrique orientale
- Jean DORESSE : docteur ès lettres, maître de recherche honoraire au C.N.R.S., de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Éloi FICQUET : maître de conférences en anthropologie et en histoire au Centre d'études africaines, École des hautes études en sciences sociales
- Alain GASCON : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Jean LECLANT : secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
- Hervé LEGRAND : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris
- Jacqueline PIRENNE : maître de recherche au C.N.R.S.
- R. SCHNEIDER : expert à l'Institut éthiopien d'archéologie, Addis-Abeba
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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ÉTHIOPIE DE L'ANTIQUITÉ AU XVIe SIÈCLE - (repères chronologiques)
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