ÉTHIOPIE
Nom officiel | République démocratique fédérale d'Éthiopie (ET) |
Chef de l'État | Sahle-Work Zewde (depuis le 25 octobre 2018) |
Chef du gouvernement | Abiy Ahmed (depuis le 2 avril 2018) |
Capitale | Addis-Abeba |
Langue officielle | Aucune 1
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Unité monétaire | Birr éthiopien (ETB) |
Population (estim.) |
109 900 000 (2024) |
Superficie |
1 120 000 km²
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Archéologie et art
La préhistoire
Depuis 1963, les découvertes de sols paléolithiques et de fossiles d' Hominidés se sont succédé en Éthiopie, et cette région du monde est devenue l'une des plus intéressantes pour la connaissance de l'origine de l'homme. Les premières récoltes de fossiles du genre Australopithecus ont été effectuées dans la basse vallée de l'Omo par la mission internationale franco-kényo-américaine ; elle y a recueilli plus de quatre cents fragments dans des couches de différentes époques. Le Paraustralopithecusaethiopicus dont on a retrouvé une mâchoire est très proche anatomiquement d'Australopithecusafarensis, et le squelette, complet à 40 % de la célèbre Lucy (3 M.A.), a été l'une des découvertes marquantes de l'expédition franco-américaine dans la basse vallée de l'Awash. Des fossiles du genre Homo ont été trouvés dans cette même région des Afars ; à Bodo et à Melka-Kunturé, des crânes et des ossements d' Homo erectus. Dans ce dernier gisement et dans la vallée de l'Omo, on a également découvert de très anciens restes d' Homo sapiens. En Afrique orientale, et particulièrement en Éthiopie, les fossiles des différents genres d'Hominidés suggèrent que cette région du monde pourrait être le berceau de l'humanité.
Les premiers outils lithiques et vestiges de campements ont été trouvés en Éthiopie. Dans les Afars, l'un des sites de Kada-Hadar a fourni plusieurs pièces taillées qui dateraient de 2,63 M.A. À Gona, quelques outils trouvés en place avec des os brisés témoignent sans doute du plus ancien campement connu du monde, de même que l'installation provisoire d'Omo 71 sur le rivage de l'ancien lac Turkana, où l'on a découvert un chopper biface, sorte de tranchoir en quartz, aménagé par l'enlèvement de quelques éclats. Vers 2 M.A., des Hominidés ont vécu sur les berges du fleuve Omo, et l'on a retrouvé, ensevelis dans les limons, de petits éclats de quartz, déchets de taille mais aussi éclats détachés de nucléus, bien qu'exceptionnellement retouchés. Est-on en présence d'un outillage fabriqué et utilisé par des végétariens ou par des omnivores ? Par des Australopithèques ou par Homo habilis ?
Près d'Addis-Abeba, le gisement de Melka-Kunturé doit son nom à un gué du fleuve Awash. On y observe environ quatre-vingts niveaux, la plupart en succession stratigraphique, vestiges d'anciens campements paléolithiques. À la base de la séquence sédimentaire, plusieurs niveaux pré-acheuléens ont été attribués à l'Oldowayen ; leurs âges se situeraient vers 1,7 M.A. Sur le site de Gomboré I, où des milliers de galets taillés étaient mêlés à des ossements brisés d'hippopotames, de bovidés et d'Hominidés, on a trouvé l'humérus d'un Homo erectus. On y a décelé également les traces d'un abri construit ou d'un pare-vent. À Garba IV (1,5 M.A.), on a découvert la mâchoire d'un enfant de six ans. Le sol, très riche en vestiges lithiques et ossements, est celui d'un habitat de savane et porte les marques d'activités variées : aire de dépeçage, atelier de taille. Ces deux sites peuvent être comparés aux Bed I et II d' Olduvai Gorge, en Tanzanie.
Le début de la longue période acheuléenne n'est connu, en Éthiopie, que vers 1 M.A. Le site de Garba XII, à Melka-Kunturé, possède des bifaces, de rares hachereaux, de grands et de petits éclats qui servent de supports à des racloirs, grattoirs, perçoirs, encoches et outils denticulés. L'emplacement d'un abri comportant des pierres de calage d'éventuels piquets montre l'amélioration technique des installations. Sur le site de Gomboré II (0,8 M.A.), les archéologues ont révélé la présence de fragments d'un crâne d'[...]
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Écrit par
- Jean CHAVAILLON : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., ancien directeur du Laboratoire de recherche sur l'Afrique orientale
- Jean DORESSE : docteur ès lettres, maître de recherche honoraire au C.N.R.S., de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Éloi FICQUET : maître de conférences en anthropologie et en histoire au Centre d'études africaines, École des hautes études en sciences sociales
- Alain GASCON : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Jean LECLANT : secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
- Hervé LEGRAND : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris
- Jacqueline PIRENNE : maître de recherche au C.N.R.S.
- R. SCHNEIDER : expert à l'Institut éthiopien d'archéologie, Addis-Abeba
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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ÉTHIOPIE DE L'ANTIQUITÉ AU XVIe SIÈCLE - (repères chronologiques)
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ve-vie siècle Période possible de traduction en langue guèze de la Bible dans la version grecque de la Septante. Selon la tradition...
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AFAR
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