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ETHNOLOGIE Ethnologie générale

L'institution matrimoniale et ses règles

Exogamie et endogamie

Toutes les sociétés distinguent les relations sexuelles occasionnelles, ou la cohabitation, d'avec l'union officiellement reconnue en vue de fonder un foyer. Une même société admet souvent plusieurs formes d'union. Par le mariage, des groupes de parenté sont amenés à entretenir des relations assez stables, du fait de leur intérêt commun pour les conjoints et leur postérité. Très souvent, on considère ces rapports interfamiliaux comme illégitimes à l'intérieur d'un groupe : clan, lignage ou village ; un tel groupe est alors appelé exogamique. L'exogamie a une fonction d'intégration considérable en créant des liens entre des groupes qui pourraient être ennemis. Inversement, l'endogamie, au sens strict, interdit de se marier à l'extérieur d'un groupe défini ; mais le terme désigne aussi une tendance à se marier à l'intérieur d'un groupe. Cette pratique est la marque propre des minorités religieuses et ethniques dans les sociétés civilisées. En Inde, chaque sous-caste tend à être endogame pour des raisons religieuses.

L'endogamie stricte est rare dans les sociétés primitives, par contre les règles fixant ou discutant le choix de l'épouse sont extrêmement fréquentes. Souvent, on se préoccupe de maintenir, de génération en génération, des liens d'affinité entre deux groupes ; ainsi naît en système unilinéaire la règle du mariage entre cousins croisés, l'homme prenant femme soit dans le groupe où s'est mariée la sœur de son père, soit dans celui dont est issue sa mère (il peut aussi donner sa sœur en mariage à un homme de ce groupe). Comme l'ont observé C. Lévi-Strauss, E. R. Leach et G. C. Homans, avec D. M. Schneider, des règles préférentielles de ce type entretiennent la stabilité des rapports d'un groupe à l'autre.

Dans toutes les sociétés, le mariage est marqué par une cérémonie ; on échange des cadeaux, au moins des aliments. Dans beaucoup de sociétés, les femmes sont cédées par le groupe de leurs parents masculins ; il faut payer le prix de l'épouse ou de sa fortune, la famille du marié donnant beaucoup plus que celle de la mariée ; une dot s'y ajoute parfois. Ces donations peuvent s'échelonner sur une assez longue période par le paiement des récoltes chaque année.

La monogamie et la prohibition de l'inceste

La monogamie est habituelle dans tous les types de sociétés, et la polygamie exceptionnelle, même si elle représente l'idéal ; mais souvent, il est permis d'avoir plus d'une femme (polygamie) et parfois plus d'un mari ( polyandrie). Chaque union est un mariage en soi, parfois à vrai dire avec des cérémonies simplifiées. En régime polyandrique, les maris d'une même femme sont le plus souvent frères, comme dans certaines régions du Tibet, ou bien ne résident pas avec leur femme, comme chez les Nayar, qui connaissent polyandrie et polygamie.

En toute société, les relations extraconjugales avec une femme mariée sont considérées comme un tort, du moins à l'égard du mari. La réaction devant l'adultère varie depuis une modeste réparation du dommage jusqu'à la mise à mort des deux parties, en passant par le divorce. Mais, parfois, certains parents – un jeune frère non marié du mari ou, chez les Trobriandais, le fils du frère – ont un privilège sur ce point ou bien reçoivent une autorisation spéciale à l'occasion de certaines fêtes. Les relations préconjugales sont en général tolérées, mais une grossesse dans ces conditions est chose grave, car elle risque de faire naître un membre illégitime de la société, sans position définie.

La plupart des sociétés reconnaissent le divorce, mais il est presque inconnu en certaines d'entre elles. À plusieurs reprises, on[...]

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