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DRIOTON ÉTIENNE (1889-1961)

Étienne Marie Félix Drioton fut l’un des grands égyptologues français du xxe siècle. Né le 21 novembre 1889 à Nancy, il est l’aîné des cinq enfants d’Étienne Jean Drioton et de Félicie Moitrier. Dès l’âge de onze ans, élève à Saint-Sigisbert, il se passionne pour la civilisation égyptienne, et entreprend seul l’étude de l’écriture hiéroglyphique. G. Bénédite, conservateur au Louvre, lui donnera ultérieurement des cours par correspondance. Se destinant à la prêtrise, il entre au séminaire de la chartreuse de Bosserville, poursuit ses études à l’académie de Saint-Thomas à Rome, obtient des doctorats de philosophie et de théologie, ainsi qu’une licence ès sciences bibliques. En 1912, il est ordonné prêtre et, en 1929, est nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Nancy.

Étienne Drioton poursuit ses études orientalistes à l’Institut catholique de Paris où il enseigne à partir de 1919 – ainsi qu’à l’École du Louvre – la philologie égyptienne et copte. En 1920, il rédige une grammaire hiéroglyphique. En 1923, il est l’un des membres fondateurs et le premier secrétaire de la Société française d’Égyptologie. En 1926, il est nommé conservateur-adjoint au musée du Louvre. Auprès de Charles Boreux, il participe activement à la réorganisation des salles égyptiennes et coptes.

De 1925 à 1931, chargé par l’I.F.A.O. de missions épigraphiques en Égypte, il participe aux fouilles de Médamoud auprès de Fernand Bisson de la Roque. Ses travaux contribuent à la reconstitution de l’histoire du site. Par la suite, il poursuit ses missions au temple de Montou, à Tôd.

En 1936, Étienne Drioton est appelé par le roi d’Égypte, à la fonction de directeur général du Service des antiquités, au Caire. Il en assume la direction en administrateur soucieux de conserver pour le pays son patrimoine, veillant au bon déroulement des fouilles, créant un service de restauration, préparant l’avenir en assurant des cours de doctorat à l’université Fouad-Ier.

En 1952, la révolution égyptienne l’amène à démissionner. De retour en France, Étienne Drioton s’installe à Montgeron. Directeur de recherche au C.N.R.S., il renoue avec son rôle de professeur. En 1957, couronnement d’une brillante carrière, il est nommé titulaire de la chaire de philologie égyptienne et copte au Collège de France.

Étienne Drioton a publié dans tous les domaines de l’égyptologie. Sa bibliographie dépasse les trois cent titres d’ouvrages et d’articles. Parmi ses découvertes, citons celle d’un théâtre de l’Égypte antique et la clé de lecture de la cryptographie, écriture hiéroglyphique énigmatique rédigée en forme de rébus sur certains mouvements. Ses avancées dans ce domaine lui permettent de déchiffrer des formules non élucidées, notamment sur les scarabées. Enfin, explorant des voies nouvelles, il évoque la possibilité de l’existence d’une forme de monothéisme dans la religion égyptienne.

Étienne Drioton s’éteint à Montgeron le 17 janvier 1961.

— Michèle JURET

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Écrit par

  • : diplomée d'études supérieures de l'École du Louvre, conservatrice du musée Josèphe Jacquiot, Montgeron

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