HAJDU ÉTIENNE (1907-1996)
Sculpteur originaire de Turda (Transylvanie), Étienne Hajdu découvre la création artistique en observant des potiers et en analysant la structure des arbres. Après des études artistiques à Budapest et à Vienne, il se fixe à Paris, en 1927, et travaille chez Bourdelle puis dans l'atelier de Paul Niclausse à l'École nationale supérieure des arts décoratifs. Hajdu franchit une étape importante en découvrant l'œuvre de Léger, et surtout les volumes ovoïdes de Brancusi, point de départ de ses recherches qui visent à créer un vocabulaire formé d'éléments extrêmement simplifiés. Après s'être essayé quelque temps à la sculpture abstraite, il se consacre à la représentation d'insectes et d'oiseaux stylisés, taillés dans le marbre des carrières pyrénéennes. En 1946, il trouve une forme d'expression personnelle qui s'enrichira d'année en année dans des bas-reliefs où il fait intervenir deux composantes importantes à ses yeux : les éléments simples (fuseau, cercle...) et la lumière qui introduit chez lui une notion de couleur grâce aux modulations de gris qu'elle engendre. Ses sculptures sont généralement en aluminium, en cuivre, en plomb, mais il s'intéresse aussi au marbre et aux réalisations architectoniques de béton.
Une nouvelle étape a été franchie par l'artiste en 1961, lorsqu'il s'est mis à tailler directement dans le Duralumin, la lumière créant alors des rapports complexes entre les vides et les pleins, le reflet aidant à incorporer l'espace à l'intérieur de la sculpture. D'abord adapté à des figures, cette technique a été ensuite appliquée à des hauts-reliefs, et plus récemment à de grandes sculptures isolées. Le dessin tient également un rôle important chez Hajdu, particulièrement dans les estampilles où le dessinateur et le sculpteur se rencontrent ; ces estampilles (P. Georgel, Hajdu, œuvres sur papier, exposition, Musée national d'art moderne, Paris, 1979), sortes de bas-reliefs sur papier, sont à l'origine des travaux exécutés pour la Manufacture nationale de Sèvres, à partir de 1965, et des tapisseries pour le Mobilier national (1970).
À partir des années 1980, la croissance organique de ses Grandes Demoiselles (1979-1982) se retrouve dans les « figures fractales » dessinées sur papier à l'encre de Chine.
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Écrit par
- Nicole BARBIER : conservateur au Musée national d'art moderne, Paris
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