ETNA, volcan
Volcan actif composé situé au nord-est de la Sicile, où il domine la ville de Catane du haut de ses 3 350 mètres d'altitude (en 2008, mais l'altitude varie avec l'activité du volcan).
Ce plus haut volcan actif d'Europe se présente comme un édifice complexe, du fait de sa longue activité, de forme grossièrement conique. Sa base elliptique, de 1 600 kilomètres carrés, repose sur un soubassement sédimentaire. Sa structure est caractérisée à la base par la prédominance des laves sur les pyroclastites, mais à mesure que l'on se rapproche du sommet le pourcentage de matériel pyroclastique augmente. La partie inférieure du massif se termine à 2 900 mètres par une vaste plate-forme. Celle-ci est formée par les restes de deux anciens cratères (valle del Leone au nord-est, piano del Lago au sud-est) et par la partie supérieure du volcan, aux pentes fortes (de 25 à 300). La partie supérieure, située au centre de la plate-forme, comporte deux cônes actifs formés de matériel pyroclastique. Les produits émis sont en grande partie des basaltes. L'ensemble du volcan est parsemé de plus d'un millier de petits cônes adventifs (dont 250 pour la partie supérieure), restes d'activités latérales ou excentriques ; et on observe sur le flanc est une vaste dépression volcano-tectonique allongée (10 km de longueur sur 5 km de largeur) : la valle del Bove.
Les volcans du sud de la mer Tyrrhénienne, dont l’Etna, le Stromboli, Vulcano, etc., s’inscrivent dans un contexte géodynamique très complexe. Certes, le principal mécanisme à l’origine, notamment, de l’Etna consiste en la subduction de la plaque africaine sous la plaque eurasienne. Mais des processus de rifting et d’océanisation au nord de la Sicile (croûte océanique avérée), de collisions ponctuelles, de grandes failles comme dans le détroit siculo-tunisien ou le long de l’escarpement de Malte ont pour conséquence la manifestation d’un volcanisme extrêmement varié. Ainsi, l’Etna présente des manifestations volcaniques tantôt explosives (comme les volcans de subduction), tantôt effusives avec des coulées de lave (comme les volcans intraplaques ou les points chauds).
Au cours de sa longue existence, l'Etna a connu de nombreuses périodes d'activité. Lors de celles-ci, on observe des accalmies pendant lesquelles les cheminées terminales n'émettent que de la vapeur ; mais, lorsque le magma atteint la surface, l'activité devient paroxysmale et se marque alors par une explosion suivie de projections et d'écoulements de lave. Les éruptions au niveau des cônes terminaux sont souvent le prélude d'éruptions latérales typiques de l'Etna. Ces dernières, souvent précédées d'une brève activité terminale, sont caractérisées par la formation de fissures radiales. Le développement de ces fractures se marque par des phénomènes explosifs et effusifs jusqu'à ce que finalement la lave s'échappe de la partie inférieure de la fissure pour former une coulée. Cette activité a souvent pour résultat la formation, le long de la fracture, d'une double rangée de petits cônes de matériel pyroclastique (hornitos). On doit noter que les éruptions paroxysmales sont généralement précédées par une intense activité sismique. Cette dernière est à mettre en relation avec la formation et le développement de zones de faiblesses le long desquelles se forment les fractures effusives.
Les nombreuses éruptions, qui édifièrent l'Etna, débutèrent au Pliocène sous forme d'éruptions sous-marines comme en témoignent les laves en coussins visibles à Acicastello, Cantazaro, etc. L'ensemble du massif volcanique s'est construit grâce à l'activité de deux centres éruptifs : le volcan de Trifoglietto (le plus ancien) et le centre éruptif actuel, parfois appelé volcan de Gibello (ou Mongibello). Le Trifoglietto dut atteindre la même altitude[...]
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Écrit par
- Alain Gil MAZET : diplômé d'études approfondies, géologue pétrographe
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