ÉTRUSQUES, en bref
La religion et l’écriture étrusques
Le seul élément qui reliait les cités de la dodécapole était en fait d’ordre religieux. Chaque année, sacrifices, cérémonies, foires et jeux se déroulaient dans le sanctuaire fédéral, le Fanum Voltumnae, qui devait se trouver près d’Orvieto. Les Étrusques honoraient des dieux qui ressemblaient à ceux du panthéon gréco-romain. Le peuple étrusque était considéré dans l’Antiquité comme le plus religieux de tous et l’expertise de ses prêtres dans le domaine de la divination était reconnue : les haruspices (devins) observaient en particulier le foie des victimes sacrifiées, microcosme reflétant l’univers. Les Romains utiliseront ces compétences tout au long de leur histoire.
Si on a longtemps évoqué un mystère étrusque, c’est en raison des interrogations sur leurs origines et leur langue. Qu’ils soient orientaux (selon Hérodote) ou autochtones (selon Denys d’Halicarnasse), la formation et le développement de ce peuple en Italie sont aussi importants que la question des origines, en attendant les données des analyses génétiques.
Pour leur écriture, les Étrusques ont emprunté vers 700 av. J.-C. l’alphabet grec des colons eubéens installés dans le golfe de Naples ; mais ils n’utiliseront ni les consonnes sonores (B, D, G) ni la voyelle O. La langue reste presque totalement isolée. Il est certain qu’elle n’appartient pas au groupe des langues indo-européennes, comme on le voit d’après le vocabulaire (termes de parenté, noms de chiffres) et certains aspects morphologiques (c’est une langue agglutinante). Sur les douze mille inscriptions connues, les plus courtes, comme les épitaphes qui comprennent souvent des noms propres, sont assez faciles à comprendre. Mais, pour ce qui est des plus longues, une grande partie du lexique résiste encore à la traduction.
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Écrit par
- Jean-Paul THUILLIER : professeur émérite à l'École normale supérieure de Paris
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