- 1. L'origine des Étrusques et les débuts de leur histoire
- 2. Les « lucumones » : fondation et organisation des cités (750 env.-600 env. av. J.-C.)
- 3. La cité archaïque (600 env.-480 env. av. J.-C.)
- 4. La crise du monde archaïque et l'Étrurie classique (470 env.-350 env.)
- 5. La fin de la cité classique : l'hellénisme et la romanisation (de 340 env. jusqu'à Auguste)
- 6. Bibliographie
ÉTRUSQUES
La crise du monde archaïque et l'Étrurie classique (470 env.-350 env.)
À la fin du vie siècle, la situation politique et sociale de la plupart des cités étrusques pouvait donner lieu à un grand nombre de développements. Le régime constitutionnel pouvait évoluer soit vers des formes de démocratie, soit, dans le cadre de l'aristocratie, vers une organisation de type oligarchique. Souvent, les cités avaient connu des formes de tyrannie au sens grec du terme, régimes qui, issus de l'émergence hégémonique d'une famille, s'appuyaient en partie sur le démos (les nouvelles couches sociales, artisans, commerçants, intermédiaires de toutes sortes, que l'ouverture de la cité avait favorisées). Ainsi les royautés à Rome de Servius Tullius et de Tarquin le Superbe et à Cerveteri de Thefarie Velianas, que les tablettes d'or en écriture phénicienne et étrusque de Pyrgi font connaître et, maintenant, une nouvelle tombe assignable au père de ce roi-tyran et à son hétérie politique. Tous ces rois (voir Servius et la Fortune ; Thefarie Velianas et l'Uni assimilée à Astartè du temple B) tiraient leur charisme de leurs rapports personnels avec une divinité de type oriental, de leur insertion dans un groupe de « compagnons » (sodales, hétérie).
Des rapports de force défavorables
Les événements de la fin du vie et du premier quart du ve siècle eurent des répercussions assez profondes sur les situations acquises, spécialement en Étrurie méridionale. La conquête perse de l'Égypte et de l'Orient (Samos, Ionie, etc.) bouleverse les bases traditionnelles du commerce des emporia. En Occident, la destruction de Sybaris (510) perturbe d'antiques rapports péninsulaires. Au moment où Syracuse affirme son hégémonie sur les détroits, Athènes arrête l'invasion perse à Marathon (490) et Salamine (480), mais le jeu des puissances ne tourne pas à l'avantage de l'Étrurie. La défaite des Carthaginois, alliés des Étrusques, à Himère, en 480, est le prélude du grave revers que les tyrans de Syracuse infligeront aux Étrusques dans les eaux de Cumes en 474. Les casques du butin, consacrés à Delphes et à Olympie, ont été découverts lors des fouilles de ces sanctuaires.
Freinée dans ses ambitions maritimes, l'Étrurie se heurte aussi, à l'intérieur de la péninsule, à un certain nombre de difficultés. C'est d'abord l'expansion des peuples sabelliques (Volsques, Sabins du Picenum, Samnites, Ombriens) affamés de nouvelles terres. Ces peuples atteignent alors un degré d'organisation politique qui rend impossible toute conquête ou toute exploitation économique en règle (par des formes de dépendance agraire ou un développement de l'échange inégal) de la part de leurs voisins étrusques. Dans la zone padane, les incursions celtiques, incessantes depuis le vie siècle, ont imposé des mesures de renforcement de la population et une seconde colonisation guidée par les cités septentrionales (Clusium, Volsinii, Volterra) : ainsi surgissent ou renaissent sur des plans orthogonaux Marzabotto, Mantoue et la cité portuaire de Spina, construite sur pilotis. Les incursions celtiques seront endiguées, mais certaines formes d'installation de communautés celtes ne seront pas pour autant dédaignées. L'expansion samnite motive également la seconde colonisation étrusque en Campanie, notamment à Capoue. Là aussi des formes de compromis seront inévitables, ainsi l'association des Samnites à l'usufruit des champs et des institutions urbaines (societas urbis agrorumque). Mais, en 425, les Samnites, plus nombreux et plus forts que leurs anciens maîtres, prennent Capoue.
Tous ces événements ont de lourdes répercussions aussi bien sur le volume des exportations de l'Étrurie que sur la politique interne des cités. Les emporia, en particulier celui de Tarquinia, entrent[...]
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Écrit par
- Françoise-Hélène MASSA-PAIRAULT : ancienne élève de l'École normale supérieure, ancien membre de l'École française de CNRS
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