EUGLÉNOPHYCÉES
Principaux caractères cytologiques des euglènes
La pellicule
En coupe transversale, elle présente une structure en dents de scie, c'est-à-dire une succession de plis et de sillons qui correspondent aux stries visibles sur l'espèce vivante. Ces figures montrent que la pellicule est un assemblage d'un certain nombre de rubans, ou bandes cuticulaires, disposés selon une hélice plus ou moins serrée. Ils sont toujours constitués des mêmes éléments, mais leur taille, leur nombre et leur profil peuvent varier selon les espèces. Chaque bande cuticulaire est formée par :
– une membrane cytoplasmique continue ;
– une strate protéique interne, d'épaisseur très variable, interrompue au niveau de chaque interbande et pouvant former un bourrelet antérieur et des prolongements transversaux plus développés chez certaines espèces ;
– des vésicules et saccules d'origine ergastoplasmique ;
– des microtubules protéiques longitudinaux, de 25 nm de diamètre, en nombre variable, mais toujours groupés en certains points définis ;
– des microfibrilles transversales réunissant les différentes bandes et les deux bords d'une même bande.
Il y a N/2 bandes cuticulaires à la base du goulot, N à partir du bord distal du goulot, puis N/2, N/4 vers la pointe terminale. Chez E. viridis, le nombre N est égal à 40. Le nombre, le profil et la structure des bandes cuticulaires conditionnent la morphologie cellulaire et l'intensité de la métabolie. Chez certaines espèces, les bandes sont aplaties et la cuticule paraît lisse (ex. Scytomonas). Chez d'autres, les sillons sont très larges (aspect cannelé d'Entosiphon). Dans d'autres cas, les plis peuvent être au contraire très aigus, et les bandes cuticulaires dessinent alors de véritables crêtes à la surface de la pellicule (divers Phacus ou Petalomonas).
Diverses formations internes ou externes suivent le trajet des bandes cuticulaires :
– du côté interne, on trouve les corps mucifères, vésicules contenant une substance spumeuse (glycoprotéines) ; ils sont très développés chez certaines espèces (E. stellata, E. splendens par exemple), absents chez d'autres (Scytomonas) ou remplacés par de longs tubes à structure plus complexe (Entosiphon) ;
– du côté externe, les sécrétions glycoprotéiques peuvent constituer une enveloppe continue autour de la cellule (stade palmella) ou bien des rangées de petits cubes (ornementation cuticulaire de E. spirogyra, divers Phacus) ; chez les Colacium, elles s'assemblent sur le bord du goulot en un pédoncule fixateur, tandis que chez les Trachelomonas elles participent à la formation de la coque ; souvent, ces sécrétions contiennent des oxydes de fer et prennent une teinte brune.
Le complexe vestibulaire
La différenciation des bandes cuticulaires se fait au niveau du goulot. Le réservoir est donc limité par une simple membrane. Les tubules sous-pelliculaires naissent à proximité des cinétosomes. Certains suivent les parois du réservoir et du goulot, d'autres forment un manchon hélicoïdal.
La vacuole pulsatile est un ensemble de vésicules de forme et de taille très variables, certaines pouvant provenir de l'appareil de Golgi.
Parmi les Eugléniens, il y en a qui, dépourvus d'appareil plastidial, se nourrissent par phagocytose et possèdent un appareil pharyngien permettant la capture et l'ingestion des proies. Il est formé par une invagination de la membrane cytoplasmique, à partir de laquelle s'isolent des vacuoles digestives, et par une sorte de cytosquelette protéique plus ou moins complexe selon les espèces. Chez Peranema, on distingue, par exemple, deux baguettes longitudinales placées sur le bord du goulot et formées chacune par un faisceau de microtubules de 25 nm de diamètre, reliés les uns aux autres par des tractus fibreux.
La cinétide
Presque tous les Eugléniens possèdent deux flagelles inégaux[...]
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Écrit par
- Louis JOYON : maître de conférences à la faculté des sciences de Clermont-Ferrand
- Jean-Pierre MIGNOT : professeur de première classe à l'université de Clermont-II
Classification
Médias
Autres références
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ALGUES
- Écrit par Bruno DE REVIERS
- 4 869 mots
- 9 médias
...les jakobidés, les parabasaliens et les kinétoplastidés, ou encore des amibes comme les hétérolobosés), dont un groupe d'algues de couleur verte : les euglénophycées (Euglenophyceae). Les plus proches parents de ce groupe d'algues sont des parasites, comme les trypanosomes, par exemple l'agent de la...